Au début de la deuxième dizaine du mois de septembre, deux catégories de la population retrouveront les bancs : les écoliers les chaises des écoles et les députés les fauteuils du Parlement. De prime abord, il n'y pas grand-chose qui lie les deux catégories. Les premiers, des enfants pour la plupart ou des adolescents dans le meilleur des cas, sont souvent innocents et ne sont responsables de rien. Ni de leur naissance, encore moins de la situation qu'ils vivent. Ils sont au meilleur des pronostics une richesse pour l'avenir du pays. Mais ils sont aussi, et c'est la pire des perspectives, des victimes de ce que font d'eux leurs aînés. Et voilà que parmi leurs aînés, une catégorie qui a son mot à dire dans la conduite des affaires du pays. Ce sont donc les députés. Cela fait quand même plusieurs mois- depuis juillet officiellement- que ces «élus de la nation» n'ont eu aucune activité. Déjà que pendant les sessions du Parlement, les élus brillent par leur double absence, politique et physique. Une absence d'abord politique, puisque l'Assemblée populaire nationale est réduite à une simple caisse de résonance. Sinon, comment expliquer que des députés n'arrivent même pas à jouer leur rôle de contradicteurs -à défaut d'une opposition crédible- dans l'élaboration des lois. A défaut de proposer, ces «honorables élus» auraient pu tenter de changer les choses existantes. Leur démission des affaires publiques, malgré l'énormité des moyens financiers mis à leur disposition, est d'autant que latente que personne désormais ne se retourne du côté du boulevard Zighout Youcef pour espérer entendre un autre son de cloche. Preuve en est que l'Assemblée a été la grande (?) absente des débats ayant porté, durant tout l'été, sur la loi de finances complémentaire pour 2009. Il est certes établi que cette loi est promulguée par ordonnance, donc non sujette à l'arbitrage des parlementaires, mais ces derniers pouvaient tout de même participer au débat, du moins dans les médias. L'autre absence des députés est physique celle-là. C'est probablement la résultante du manque de prérogatives politiques, mais les parlementaires ont séché l'essentiel des plénières durant les exercices précédents. L'absentéisme était tellement flagrant qu'il a suscité des débats, parfois, passionnés au sein de l'opinion publique, sans toutefois toucher l'égo des concernés. La prochaine rentrée parlementaire constituera-t-elle un évènement ? Absolument pas. Puisque et les médias et les populations savent que la représentation nationale n'a pratiquement ni valeur ni honneur. Et c'est cela le plus grave. A. B.