De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur Cheb Mami et son manager Michel Levy, condamnés respectivement à 5 ans et 4 ans de prison ferme, ayant décidé de ne pas faire appel de la sentence, la plaignante, Isabelle Simon, ayant déjà perçu ses 95 000 euros au titre de dédommagement, il y avait tout lieu de croire que la triste affaire de l'avortement forcé et raté était définitivement close par le verdict du 3 juillet prononcé par le tribunal de grande instance de Bobigny. Et bien non ! M. Abdelkader Lallali, accusé de complicité, condamné par défaut, parce que absent du procès, à 6 ans d'emprisonnement, en a décidé autrement. Il a chargé Maître Abdelhamid Metidji, avocat au barreau de Paris, de faire opposition au jugement. La 14ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Bobigny tiendra audience demain après-midi. Elle devra d'abord se prononcer sur la recevabilité de l'opposition à la condamnation avant de statuer sur la culpabilité de M. Lallali. Celui-ci nie les accusations portées contre lui lors du piège tendue à Mme Simon et la tentative d'avortement clandestin que celle-ci a subie. Pour se prononcer sur la requête de celui qui était qualifié d'homme de confiance de Mami, ce nouveau procès reviendra donc sur l'ensemble de l'affaire jugée le 3 juillet dernier. Le chanteur et son manager seront présents à l'audience pour être entendus et interrogés. Isabelle Simon sera elle aussi dans la salle d'audience pour les mêmes raisons. Pourquoi ce nouveau procès ? Pourquoi se tient-il aussi rapidement, alors que Lallali a été condamné en son absence au tribunal et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international ? C'est que M. Lallali estime qu'il n'a jamais pu faire valoir ses droits car aucune convocation devant le tribunal ne lui était parvenue avant le procès. Il tient donc à se défendre par l'intermédiaire de son avocat. Cette requête a été acceptée alors qu'il y a peu de temps, en France comme en Algérie, la loi en matière correctionnelle n'admettait pas qu'un prévenu absent à l'audience soit défendu par un avocat. En France, les données ont aujourd'hui changé, au nom d'un procès équitable, sous l'impulsion des arrêts de la Cour européenne de justice en vertu de l'article 6 de la convention européenne des droits de l'Homme. De récents arrêts de la Cour de cassation française font évoluer le droit dans ce sens. Nul doute que l'audience de demain donnera lieu à une rude bataille de procédure.