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La Nuit du destin
Phénomène de société, communication et Coran
Publié dans Liberté le 16 - 09 - 2009

La célébration de la Nuit du destin fait partie de notre vécu. Elle est solidement ancrée dans nos mœurs. Nous connaissons sa place et son mérite et nous lui portons un grand amour et une grande considération. C'est l'occasion de la vie. Elle conditionne notre vie d'ici-bas et celle de l'au-delà. Chacun de nous s'efforce de la saisir et ne veut la rater à aucun prix. C'est pour cela qu'il est utile de rappeler son origine, son essence, son mérite et de retracer la place qu'on lui donne.
Comme grand événement hautement religieux, il n'est pas exempt des rajouts et des habitudes prises, devenues traditionnelles. Certaines sont permises. D'autres non. C'est pourquoi il faut la célébrer et la vivre en s'inspirant des orientations du Prophète (P. et S. sur lui).
La nuit bénie
La Nuit du destin, qui est intimement liée au début de la Révélation du Coran, est évoquée explicitement dans deux endroits du Coran. Sourate el Doukhan (la fumée) la qualifie de “nuit bénie”. Elle est toutefois consacrée par une sourate entière, el-Qadr (le destin), d'inspiration mecquoise, certes courte, mais d'une grande place, traitant d'un thème dont les savants ne finissent pas encore de débattre.
Il s'agit de la question du destin de l'homme, concernant tout ce que Dieu lui attribue, ici-bas et dans l'au-delà. Les savants parlent d'arrêts immuables que Dieu fixe dans cette nuit pour le reste de l'année et pour chaque individu, chaque créature.
Cette sourate, composée seulement de cinq versets, est également connue parce que son nom est intimement lié au Coran. Les musulmans la célèbrent dans les dix derniers jours du mois de Ramadhan, précisément le 27, par la récitation du Coran, plus que d'habitude, la prière et des actions de charité, en espérant que Dieu leur écrive le meilleur des destins et leur évite le pire et les mauvaises choses. La sourate débute par une déclaration solennelle sur la Révélation du Coran pour la première fois pendant la Nuit du destin : “En vérité, Nous l'avons fait descendre dans la Nuit du destin !” (01) Elle est suivie d'une interpellation pour attirer l'attention sur l'importance de cette nuit : “Qui te fera comprendre ce qu'est la Nuit du destin ?” La réponse contient trois points : Elle équivaut à mille mois, les anges y descendent sur Terre sous la conduite de l'Ange Gabriel pour la fixation de l'attribut de chaque être vivant, et enfin c'est une nuit paisible. En tant que société, pays et nation aussi, nous sommes par ce destin communs. C'est dire son importance dans la vie des musulmans. Sans être une journée de fête comme les deux Aïds et Achoura, elle représente une journée particulière. Si le mois de Ramadhan est classé le meilleur mois lunaire, en étant un mois sacré, si les dix derniers jours et donc avec leur nuit de Ramadhan sont les meilleurs de ce mois, la Nuit du destin en est tout simplement l'apothéose. Cette nuit-là, chacun est seul face à son destin.
Demandez le pardon
Sa célébration est entièrement religieuse, faite de prières et d'implorations. Des sorties d'aumônes sont conseillées.
Du reste, la sortie de zakat el fitr commence à partir de cette nuit et devra être acquittée avant la prière de l'Aïd au risque que le jeûne ne soit pas agréé.
Selon le hadith, rapporté par Abou Hourayra, que Dieu l'agrée, le Prophète (P. et S. sur lui) a dit : “Celui qui a célébré par la prière, la Nuit du destin en étant convaincu et exact (envers son Seigneur), il lui sera pardonné tout ce qu'il a comme péchés commis avant.” Rapporté dans Moslim.
Les fidèles parmi les pieux peuvent distinguer des signes sur cette nuit, notamment pendant le sommeil ou en constatant des signes de calme, de quiétude et la clarté dans le ciel. Aïcha, que Dieu l'agrée, a dit : “J'ai dit : Ô messager de Dieu ! As-tu vu, si j'apprends que c'est la Nuit du destin, que dois-je dire ?”. Il a dit : “Dis, Ô Seigneur ! Tu aimes le pardon, pardonne-moi !” Rapporté dans Termithi. Selon la tradition, les gens peuvent la célébrer chez eux dans l'intimité ou dans les mosquées.
L'événement est donc de taille. Il est propre uniquement aux musulmans, les détenteurs du dernier des livres sacrés. Il est religieux, mais il est aussi philosophique, puisqu'il touche à notre existence et à notre devenir. En vérité, le destin de l'homme se dessine cette nuit-là. De quoi faire réveiller le plus inconscient et le plus sommeilleux.
Priez par politesse d'abord pour le Prophète (P. et S. soit sur lui), sa famille, ses compagnons et tous ceux qui nous ont ramené l'Islam au prix souvent de leur vie, sans qu'il ne soit dénaturé, car nous leur sommes redevables de ce bien.
Priez ensuite pour vous-même, vos parents, vos enfants, vos proches, vos maîtres, vos voisins, vos amis intimes. Priez pour les malades, les handicapés, les démunis et les faibles. Priez pour votre ville, votre pays, vos concitoyens, pour avoir la paix et la prospérité et éloigner la haine et l'insécurité.
Priez aussi pour les musulmans où qu'ils se trouvent, pour qu'ils puissent être guidés davantage, se rapprocher, s'aimer, communiquer et œuvrer ensemble pour le triomphe des valeurs divines.
Priez aussi pour les autres, qui sont nos partenaires sur Terre, pour faire reculer ensemble les guerres, l'ignorance, les fléaux, les maladies, les injustices et les inégalités et faire place au dialogue et à la compréhension. En souhaitant que Dieu nous écrive le meilleur destin.


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