Que d'heureuses coïncidences pour Louisa Hanoune ! La secrétaire générale du Parti des travailleurs a célébré, jeudi dernier en ouvrant les travaux de l'université d'été de son parti à Zéralda, à Alger, au moins deux évènements importants : l'adoption de la loi de finances complémentaires par l'APN et la visite en Algérie de son «idole politique», le président vénézuélien, Hugo Chavez.Rien que pour ces deux évènements, la pasionaria du PT a donc exulté devant une foule en délire composée de quelques centaines de militants venus des quatre coins du pays malgré la chaleur et les effets secondaires du jeûne. Et comme dans tout discours «improvisé», Louisa Hanoune a, bien sûr, ressassé les points cardinaux de sa doctrine politique, allant du refus des privatisations jusqu'à l'instauration d'un nouveau salaire minimum garanti (SNMG), et s'est félicitée de la promulgation de la loi de finances complémentaire pour 2009. Sauf que, comme d'habitude, la contradiction cohabite souvent avec la consistance, et les «oui mais» sont devenus monnaie courante.«C'est une heureuse coïncidence que notre université d'été se tienne au moment où le président de la République bolivarienne du Venezuela effectue une visite dans notre pays», s'est réjouie la députée de la capitale sous les acclamations des militants avant de poursuivre : «Souhaitons la bienvenue au président Chavez». A peine les salamalecs terminés, Mme Hanoune entre dans le vif du sujet. Des «exploits» du chef de l'Etat vénézuélien, -qui a «remis en marche 3 000 entreprises fermées», dit-elle -aux révélations les plus abracadabrantesques, comme celle qui fait que c'est la visite de Chavez en Algérie qui a fait changer d'avis Abdelaziz Bouteflika concernant la loi sur les hydrocarbures. «Il est certain que c'est la visite du président Chavez en 2006 qui a provoqué le changement de la loi sur les hydrocarbures pour plus de protection des richesses nationales», a révélé Louisa Hanoune, qui dit espérer que cette nouvelle virée de l'homme fort de l'Amérique latine ne change d'autres choses. Sur le plan strictement interne, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a fait le tour de toutes les questions. Si elle apporte son soutien à la loi de finances complémentaires qu'elle considère comme «un exploit économique» pour la nation et une «victoire» des idées du PT, la conférencière stigmatise deux ordonnances proposées au Parlement. Elle s'est dite contre les mesures contenues dans la nouvelle loi portant sur la sécurité routière qu'elle trouve «trop répressive» même si elle dit être sensible «aux ravages des accidents de la route». Le deuxième texte sur lequel les députés du Parti des travailleurs ont voté «contre», même si le vote est strictement symbolique, celui relatif à l'extraction de sable des oueds, autorisé pour deux ans encore. «C'est la porte ouverte à la maffia et aux barons intouchables qui roulent avec des armes et des sacs d'argent», accuse Mme Hanoune, qui demande plus de présence de l'Etat. Une présence demandée également dans la gestion du commerce local après «les mesures historiques» prises contre les importateurs. Cela dit, les militants du Parti des travailleurs, qui poursuivent leurs travaux en ateliers jusqu'à ce soir, discutent de différents sujets. A commencer par les droits des femmes et la nécessité ou pas d'adopter un système de quotas lors d'élections (la question n'emballe pas pour autant Louisa Hanoune», en passant par l'Assemblée constituante -remise au goût du jour- pour finir avec des débats strictement internes. A. B.