La circoncision collective d'enfants, imminente à Constantine comme ailleurs dans le pays à l'approche de la veille du 27e jour du Ramadhan, est désormais soumise à une stricte surveillance de la part des autorités sanitaires, affirme-t-on dans les milieux concernés. Cette opération ne peut être effectuée que par des chirurgiens ès qualités, dans des blocs opératoires et sur autorisation de la direction de la santé et de la population (DSP), affirme-t-on de même source. Encouragée par les associations religieuses et caritatives et même par les œuvres sociales des entreprises, cette pratique a vu les conditions de son déroulement se resserrer depuis l'accident survenu en 2005 à El Khroub lors d'une circoncision collective qui avait vu cinq enfants atteints de lésions graves au niveau de leurs organes génitaux. L'accident, qui avait fait la une des journaux et provoqué un tollé dans l'opinion, a poussé le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à prendre des mesures pour que les circoncisions collectives s'opèrent sous la stricte supervision d'une structure médicale. M. Lahnèche, responsable au sein de l'association religieuse «Souboul El Kheirat» de Constantine, explique de son côté que celle-ci, qui a ouvert cette année des inscriptions pour la circoncision de 2 000 enfants, «ne peut plus se permettre, comme par le passé, de faire venir un médecin sur place pour effectuer la circoncision, et se voit donc obligée de se conformer aux exigences du ministère de la Santé et de conduire les enfants dans une structure de santé dotée de chirurgiens et de blocs opératoires». Même dans ces blocs spécialisés, le ministère de la Santé ne permet plus de dépasser le nombre de 10 enfants à opérer par jour, affirme-t-on, précisant que l'accident de 2005 à El Khroub a été principalement dû au «trop grand nombre d'enfants qui devaient être circoncis ce jour-là, provoquant un stress énorme chez le chirurgien et conduisant à une surchauffe des thermocutters». D'ailleurs, relève le secrétaire général de la DSP de Constantine, «nous n'avons connaissance d'aucun verset du Coran ni de hadith qui préconisent la circoncision des enfants à l'occasion du 27e jour du Ramadhan». Cette remarque n'est pas remise en cause par les spécialistes au niveau de la direction des affaires religieuses et des waqfs qui expliquent la profusion des circoncisions collectives durant le mois de Ramadhan par le seul aspect de solidarité. «Le Ramadhan étant un mois de piété, les mosquées qui organisent les circoncisions collectives au profit des enfants issus de familles nécessiteuses ont plus de chance de recevoir des dons des fidèles», explique M. Lahnèche de «Souboul El Kheirat». APS