Photo : Sahel Par Fella Bouredji Chikh Sidi Bémol sera en concert au théâtre de Verdure ce soir à partir de 21h. C'est autour de son dernier album, Gourbi Rock, que s'articulera ce récital. Mais pas seulement ! L'artiste atypique et avid d'ouverture et de liberté proposera à son public un cocktail musical puisé dans les 8 albums qu'il a à son actif, au cours duquel il inclura également un petit aperçu de son prochain opus consacré à des chants marins et dont la sortie est prévue pour cet été. Le groupe qui revient sur une scène algéroise après deux années d'absence a aussi programmé quelques duos pour mieux chavirer les mélomanes qui répondront à l'appel de l'originalité et des fusions musicales. Djmawi Africa, le groupe Index et le musicien Samir Fares seront ses invités et interpréteront chacun un titre. C'est ce qu'il a annoncé lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au théâtre de Verdure. Une conférence durant laquelle il a été peu loquace mais tout de même expressif. Il expliquera ces tendances musicales baptisées Gourbi Rock qui «se constitue de récupérations du folklore de la musique algérienne et d'influences de cheikh Hamouda». Il annoncera également qu'un autre album berbéro-celtique dans le même esprit que celui de Talweg est en préparation. Entre blues, rock, salsa, celtique et chaabi, le public algérois pourra vibrer au rythme de ces vaticinations musicales et découvrir son dernier album dont les textes ont été co-écrits par Sid Ahmed Semiane sur une orchestration qui se veut plus épurée et basique. Sur scène, Hocine Boukella sera accompagné de ses musiciens : Khliff Miziallaoua à la guitare, Hervé Le Bouché à la batterie et Hicham Takaoute à la basse. Avec son humour incisif, ses notes savoureuses et ses rythmes décapants, il a appris à captiver ceux qui l'écoutent. L'artiste algérien installé à Paris retrouvera le seul public avec lequel il peut faire, selon ses mots, «un concert exceptionnel». F. B. Sidi Bémol, Confluences… Par Azeddine Lateb Le dernier album de cheikh Sidi Bémol est un joyau qui recèle diverses compositions musicales ainsi que de beaux morceaux poétiques fortement puisés dans un langage ordinaire et bien taillés dans une langue limpide et qui signifient le désir de continuité qu'avait tracé ce spéléologue de la musique. Les textes sont le fruit de l'intime collaboration de Hocine Boukella et le singulier SAS qui par ailleurs a assuré l'écriture d'autres chansons. Cet album s'inscrit dans le prolongement de la quête expérimentale de Sidi Bémol appelé par Aziz Smati Gourbi Rock et ce, aussi bien sur le plan musical que sur le plan poétique. Une musique qui refuse les étiquettes du monde de l'édition, une musique toute nue mêlant qarqabou et la guitare électrique et sans déranger l'oreille. Sur le plan thématique, nous pourrons dire que l'ensemble des textes traitent des mêmes questions (l'injustice, l'amour, la redjla) et même sur le plan musical, il y a une variation et par les airs et par les confluences. Il y a comme une seule chanson qui change de ton et de rythme. La seule chose qui différencie cet album des autres, c'est l'unité de ce travail. Hakhi hala, et la reprise de la chanson de Slimane Azem, Lakher n zman, auparavant interprétée par le groupe expriment cette chute de sens qui frappe le monde de plein fouet. Et grâce à la musique, l'espoir de sauvegarder ce sens est permis. Et puis, le dernier mot revient toujours à la musique. Donc, musiquer le monde ; et le reste, c'est de la foutaise.