à quelques jours de la prochaine rentrée scolaire, fixée comme tout un chacun le sait au 13 septembre prochain, une tension assez vive est perceptible chez la famille de l'enseignement. Il faut dire que ce ne sont pas les mobiles qui manquent. Surcharge des classes, allègement du volume horaire, entrée en vigueur du week-end semi-universel… Pour l'école primaire «Hadj Tigrine» située à El Makaria (ex-Leveilley), la prochaine rentrée se fera sous le signe de la protestation. C'est ce qu'a déclaré Abdelhakim Aït Hamouda, SG de la wilaya d'Alger du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), à la faveur de la conférence de presse animée hier en fin de matinée. Selon l'intervenant, qui était accompagné des enseignants de l'école en question et du représentant de l'association des parents d'élèves de cette dernière, les raisons inhérentes à cette décision ont trait aux nombreux dépassements constatés de la part de la directrice de l'établissement. Cette dernière, en conflit avec les 13 enseignantes de l'établissement depuis plusieurs mois, ne cessait de harceler et de torturer moralement ces dernières. Selon l'intervenant, la directrice en question les menaçait continuellement, mettant en avant ses relations, n'hésitant pas à leur dire qu'elle connaissait le président de la République en personne ! «Une fois, elle est passée sur radio Bahdja. Elle n'a pas hésité à fustiger les enseignantes, ternissant grandement leur image de marque. Pourtant, et c'est un secret de Polichinelle, cette directrice a un niveau plus que limité. Je lance un défi au directeur de l'éducation de la wilaya d'Alger de lui passer un test écrit. Si ce dernier s'avère positif, je démissionne d'ores et déjà de mon poste», martèlera M. Aït Hamouda. Suite à la pression exercée par le collectif d'enseignantes, à travers notamment des écrits au ministère de l'Education et quelques articles de presse (selon les enseignantes, la directrice procédait au changement de P-V, faisant même passer plusieurs élèves, devant refaire l'année, au palier supérieur !), deux commissions furent dépêchées à l'école en question. Toutefois, leurs rapports n'ont jamais été rendus publics. Mais récemment, coup de théâtre. Après être passée en conseil de discipline de l'école qu'elle dirigeait d'une main de fer, la direction de l'éducation de la wilaya d'Alger décida de sa mutation du département d'El Makaria vers celui de Sidi M'hamed (ce qui atteste clairement que cette dernière a fauté). Mais, là où le bât blesse c'est que 9 des 13 enseignantes ont été, sans qu'aucune explication leur soit donnée, mutées de l'école en question vers plusieurs écoles éparpillées au niveau de la capitale. «Et dire que certaines enseignantes ont 32 ans d'ancienneté !» fera remarquer le SG de la wilaya d'Alger du SNTE, ajoutant qu la hogra gangrène le secteur de l'éducation. Le conférencier a été sans équivoque. Si les 9 enseignantes ne sont pas réintégrées dans leurs postes initiaux, la protestation touchera les communes de Kouba et d'Hussein Dey. Sur un tout autre registre, et s'agissant du volume horaire de l'enseignement, l'intervenant appellera à un allègement. Pour lui, cette politique de bourrage n'a mené à rien. «Nos élèves ne savent pas écrire convenablement leurs noms et nos médecins se voient recrutés en tant qu'infirmiers dans les hôpitaux d'outre-mer», soulignera-t-il. En guise d'illustration du marasme que vit l'école algérienne, un intervenant tiendra à donner un exemple des plus édifiants. «Le CEM Ahmed Boudraa de Bouzaréah, initialement conçu pour 800 élèves, se retrouve avec 1 000 de plus, soit 1 800 au total et, tenez-vous bien, avec seulement 2 surveillants ! Sans commentaire !» conclura l'intervenant. B. L.