Soucieux de rattraper le retard accusé en matière des technologies de l'information et de la communication, le gouvernement algérien élabore toute une stratégie pour le développement des services Internet. Eté 2008, la e-Algérie 2013 est née. Objectifs : création de 447 actions prévues par l'ensemble des institutions et des départements ministériels permettant d'offrir 295 services en ligne en direction des citoyens, 86 en direction des employés et 66 pour les entreprises. Depuis, pratiquement tous les ministères ont mis un point d'honneur à mettre en place leurs portails Internet. à coups d'annonces médiatiques, même les services du Premier ministre et de la DGSN se sont mis à l'air du temps. Malheureusement, beaucoup de ces sites n'ont rendu service qu'à leurs élaborateurs. Peu attrayants, pas d'interactivité et manque de convivialité semblent être des mots d'ordre lancés à la face des confectionneurs de site. Certes, le site d'une institution de l'Etat doit refléter un semblant de sobriété et de rigueur présent dans tous les organismes du monde, mais une frontière existe entre sobriété et austérité. L'autre grief à porter à ce genre de portails est l'absence quasi totale de mise à jour. Il ne sert à rien de mettre des sommes importantes pour l'élaboration de ce genre de façade numérique des institutions, si les informations n'y sont pas régulièrement révisées, ajoutées ou supprimées. Présenter un site Internet, pour reprendre le message d'un ministre ou seulement les activités du premier responsable du secteur choisi, n'est pas très intéressant en soi, la question qui mérite d'être posée est : quel service peut rendre ce genre d'outil aux citoyens ? Plus grave encore, les différentes institutions de formations et d'enseignement rivalisent d'ingéniosité et de célérité pour éviter les sempiternelles queues et cacophonies qui caractérisent chaque rentrée. Ainsi, les résultats du baccalauréat, les recours, les inscriptions universitaires pour l'enseignement à distance se font désormais par Internet. L'initiative est louable, mais le drame est qu'au lieu de faciliter la tâche aux élèves et aux candidats, l'opération tourne très souvent au parcours du combattant. Réseau saturé, adresse erronée, mauvaise exploitation des données finissent par ternir l'image de ce qui aurai pu être une aubaine. Donc, e-Algérie oui, dans 4 ans peut-être. S. A.