«Pour les nouvelles technologies de la communication et de l'information, le gouvernement doit conduire d'une manière intégrée le programme de construction de la nouvelle société de l'information, pour laquelle le pays mobilisera plus de moyens encore dans le cadre du prochain programme quinquennal de développement». C'est là une phrase du président Abdelaziz Bouteflika conductrice des efforts qui doivent être consentis par tout un chacun dans ce secteur stratégique sur lequel l'Algérie mise beaucoup pour son développement économique et social. Depuis son installation, en 1999, à la tête du pays, le chef de l'Etat a ouvert des chantiers tous azimuts. Si le logement, les infrastructures routières, l'eau et bien d'autres domaines font partie des priorités du premier magistrat du pays, réélu à l'écrasante majorité des électeurs, les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) se taillent aussi la part du lion dans le programme quinquennal 2009-2013 mis en place par ses soins. Elargir l'accès à Internet haut débit Plusieurs projets sont menés dans ce secteur. Mais la stratégie e-Algérie 2013, récemment rendue publique, constitue une sorte de feuille de route tracée pour baliser ce domaine d'activité hautement stratégique. L'un des défis majeurs du président dans ce domaine justement, c'est d'accélérer la couverture de l'ensemble du territoire national en accès haut et très haut débit fixes et mobiles qui jouent un rôle important dans le développement du pays. Les objectif, c'est d'atteindre plus de 6 000 000 de lignes ADSL d'ici l'horizon 2013, ce, qui correspond à 20% de la téledensité fixe haut débit, soit 10 fois plus qu'actuellement. A la fin de l'année en cours le challenge est d'arriver à 1 300 000 lignes. Actuellement, leur nombre est de 400 000. Les infrastructures de haut et très haut débit ne manqueront pas de jouer un rôle positif dans le développement de l'économie numérique. Beaucoup de bénéfices sont attendus pour les administrations, les institutions, les universités, les centres de recherche, les entreprises, les opérateurs économiques et même sur les citoyens. Les TIC pour le développement économique et social Justement, l'autre défi lors de ce nouveau mandat présidentiel, c'est l'accélération de l'usage des TIC à travers le développement de toutes les applications sectorielles, en l'occurrence les e-justice, e-santé, e-éducation, e-enseignement supérieur, e-emploi et solidarité, e-état civil, e-foncier et e-transport. La nouvelle stratégie a pour objectif, bien sûr, de rattraper les défaillances et le retard dans beaucoup de domaines inhérents à la société de l'information et de la communication que l'Algérie veut édifier. L'intégration des TIC dans l'activité économique à travers le développement de l'e-banking, l'e-investissement, l'e-business, l'e-registre, l'e-commerce et dans le secteur privé, les e-industrie, e-tourisme est devenue aujourd'hui une nécessité pour booster l'économie nationale. Le développement de l'économie fondée sur le savoir se fera aussi en soutenant notamment les PME dans le domaine de la fabrication des logiciels, des services et de la diffusion de contenus. L'accélération du processus d'attribution des licences mobiles de 3e génération (3G), de même que doter les familles algériennes de l'outil informatique à des prix abordables sont aussi des chevaux de bataille de cette nouvelle stratégie au bénéfice des citoyens et de l'économie nationale. Il s'agira en fait de réviser le projet Ousratic qui s'est révélé être un échec et le reprendre sous une nouvelle version. Relancé depuis peu, ce projet a pour objectif d'équiper le plus grand nombre possible de familles en ordinateurs et en logiciels, en modules et autres accessoires permettant l'accès à l'Internet, moyennant un prix accessible et promotionnel. Faut-il rappeler que les axes principaux autour desquels s'articulent la stratégie e-Algérie 2013 sont l'infrastructure nationale de télécommunications, la création locale des contenus, l'économie numérique et le partenariat public-privé. Sur ce dernier point, Bouteflika avait déclaré que «le partenariat dans ce domaine doit avoir pour objectif un apport de savoir-faire, et ne saurait aboutir à la perte du contrôle de l'Etat sur le secteur des télécommunications». Renforcer l'infrastructure nationale La mise à niveau de l'infrastructure nationale des télécommunications, et la sécurisation des infrastructures doit se faire pour mener cette série de projets très ambitieux dont Algérie Télécom reste le partenaire incontournable. En effet, le gros des efforts revient à cette institution dans le cadre des relations, voire du contrat établi entre elle et l'Etat. Algérie télécom s'attelle d'ailleurs à élargir sa plate-forme de réseau pour permettre davantage de services et de prestations à une clientèle qui se fait de plus en plus grande et exigeante. En matière de réseau sans fil plusieurs technologies sont déjà déployées, entre autres, la CDMA 2000 EV-DO (data Only, et Internet à des débits jusqu'à 2 Mbps), le Wimax 802.16d (un réseau a été déployé, couvrant toute la wilaya d'Alger ainsi que quelques autres wilayas dans un premier temps, et le Wifi dont une solution a été acquise permettant de déployer des offres pour les entreprises ainsi que pour les particuliers et les PME. Entre autres perspectives d'Algérie Télécom, il y a lieu de citer l'acquisition et la mise en place d'un réseau national Wimax mobile 802.16e dont un appel à manifestation a été lancé et les offres sont en cours d'étude. La formation de la ressource humaine, une nécessité Tous ces défis ne pourront être relevés sans un recyclage des ressources humaines, voire la préparation du personnel spécialisé et multidisciplinaire (ingénieurs TIC, ingénieurs de radiocommunication, planificateurs, ingénieurs de déploiement…). D'ailleurs, un quatrième pôle technologique sera installé dans le sud du pays, et renforcera les trois autres déjà existants notamment à Alger. L'une des missions principales de ces infrastructures est la formation des cadres du secteur des télécommunications pour qu'ils soient capables de relever les défis de la stratégie e-Algérie 2013. Il est également prévu de faire passer le nombre de 5 000 ingénieurs informaticiens à 15 000, dans le cadre de la nouvelle stratégie e-Algérie 2013. Une meilleure gestion financière et une organisation efficace sont aussi requises pour une meilleure exécution de cette feuille de route. Le président de la République a, à maintes reprises, insisté sur l'importance de maintenir et d'intensifier l'effort en cours avec plus d'organisation et de régulation du marché. Faudrait-il rappeler, et de l'avis de tous, y compris des responsables à charge de ce dossier TIC, qu'un grand retard est accusé par l'Algérie dans ce domaine. Par rapport au haut et très haut débit, le goulot d'étranglement se situe au niveau du réseau d'accès qui représente plus du tiers des investissements, avait reconnu M. Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Selon lui, la complexité du réseau d'accès, notamment dans les grandes agglomérations, provient du fait que les canalisations sont saturées et que les câbles sont le plus souvent soumis à des dégradations suite à des intempéries ou des travaux. A cette faiblesse du réseau d'accès s'ajoutent deux contraintes majeures qui contribuent à freiner le haut et très haut débit. Il s'agit du vieillissement naturel des câbles de différents diamètres. Quant au réseau sans fil, il a aussi des contraintes spécifiques liées notamment à la propagation des ondes radioélectriques et aux interférences des fréquences avec d'autres systèmes. Les responsables à charge de ce secteur sont en train de consentir des efforts pour justement lever toutes ces contraintes et aller de l'avant. B. A.