En dépit du développement des moyens modernes de paiement électronique, à savoir les cartes bancaires, le chèque continue à être utilisé par de nombreux clients des différentes banques publiques et privées.En Algérie, il existe deux organismes chargés de l'émission des chèques, à savoir l'Hôtel des monnaies, relevant de la Banque d'Algérie, et la Satim (Société de transactions interbancaires et de la monétique) qui travaillent, d'ailleurs, en étroite collaboration. Comment fonctionne la Satim ? Orientée principalement vers les demandes des particuliers, cette structure a la particularité de répondre assez vite aux clients en émettant leurs carnets de chèques dans des délais n'excédant pas 5 jours au maximum, selon les déclarations de son directeur général M. El Hadj Alouane.Au premier semestre 2009, la Satim a personnalisé pas moins de 560 000 chéquiers pour diverses banques. Ce chiffre, s'il venait à être multiplié par 25 (le nombre de chèques contenus dans un chéquier) donnerait lieu à des millions de chèques émis. Comparativement à la même période de l'exercice précédent, une légère diminution est à relever. Mais elle n'est pas le fait de la carte interbancaire qui tend à se généraliser et à s'ancrer dans la culture de paiement en Algérie, mais plutôt au fait que l'Hôtel des monnaies fait aussi de la personnalisation des chèques. Donc, il y a une certaine complémentarité entre les deux organismes qui mobilisent tous leurs moyens pour satisfaire les demandes des clients en matière de chèques bancaires. A la Satim, ce sont une vingtaine de personnes qui travaillent au niveau de l'unité de personnalisation située à Kouba et qui sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de toutes les étapes nécessaires à la fabrication d'un chéquier, depuis la réception du fichier émanant de la banque jusqu'à son impression. Le coût d'un carnet de chèques de 25 formulaires revient à 80 DA environ à la banque . Des frais qu'elle engage sur ses propres fonds. Interrogé pour savoir combien gagne la Satim à travers cette opération, son directeur général fera savoir : «Nous ne gagnons pratiquement pas grand-chose mais nous essayons de rentrer dans nos frais.» Et d'ajouter encore que l'émission des chèques bancaires «n'est pas une opération particulièrement commerciale». Au sujet de l'avenir du chèque, celui-ci existera toujours mais son utilisation aura tendance à diminuer au fil des ans, expliquera notre interlocuteur. En effet, comme l'explique notre intervenant, le chèque retrouvera petit à petit sa fonction réelle qui sera le paiement et non pas le retrait. En d'autres termes, le chèque sera toujours utilisé par les clients mais pour effectuer des achats et éviter de transporter ainsi et inutilement des liquidités avec tout ce que cela peut entraîner comme risques. Bien évidemment, même la classe illettrée de la société préférera continuer à retirer son argent par ce moyen de paiement plus facile à ses yeux que la carte interbancaire qui demande la lecture des données inscrites sur les tableaux des DAB (distributeurs automatiques de billets). Beaucoup de clients évoquent souvent les retards qui durent parfois six mois et plus pour recevoir les chéquiers. La Satim se désengage de cette défaillance et explique qu'au niveau de ses services les délais sont respectés car une convention la lie aux banques. «C'est sur cette base que les délais sont fixés», nous apprend M. Alouane. Sans vouloir se prononcer à leur place, notre interlocuteur dira que ces délais sont l'affaire des banques. «Tout dépend de leurs schémas de circulation des documents», souligne-t-il. C'est-à-dire qu'entre le moment où le client émet sa demande et celui où il reçoit son chèque, c'est à la banque de maîtriser le facteur temps. Concrètement, l'opération se déroule comme suit : l'agence dans laquelle est effectuée la demande saisit le numéro de compte du demandeur avant d'atterrir à la structure centrale de la banque. C'est avec cette dernière que la Satim entretient justement la relation pour la réception des fichiers de demandes et la remise des chéquiers personnalisés. La Satim signale aussi que certains clients ne formulent pas leurs demandes en temps voulu, ce qui provoque des retards. El Hadj Alouane souligne que «tous les acteurs concernés doivent s'y mettre pour réduire raisonnablement les délais». Au niveau de l'une des banques que nous avons visitée à Alger, notre interlocuteur, qui s'est exprimé sous le sceau de l'anonymat, nous apprend que «les délais sont respectés et que la Satim a renforcé ses capacités de production, ce qui a permis la livraison rapide des chéquiers». Ce même responsable nous a expliqué que les chéquiers sont livrés à l'agence par l'AME ou la messagerie express dans des délais raisonnables. En attendant que la situation s'améliore davantage, certains clients se sentent lésés par les nombreux retards qu'ils subissent. B. A. Les missions de la Satim La Satim (Société des transactions interbancaires et de la monétique) est une filiale des banques crée en 1995 à l'initiative de la communauté bancaire. En plus de l'émission des chèques, elle représente l'un des instruments techniques d'accompagnement du programme de développement et de modernisation des banques, particulièrement de promotion des moyens de paiement électronique. C'est aussi l'opérateur monétique interbancaire en Algérie pour les cartes domestiques et internationales. L'activité principale de la Satim porte sur le développement et la gestion d'un système monétique interbancaire basé sur l'utilisation d'un réseau de transmission de données.Les principales missions de cet organisme, c'est de promouvoir les moyens de paiement électronique, de développer la monétique interbancaire, d'accompagner les banques dans la mise en place et le développement des produits monétiques, de prendre en charge et de gérer les infrastructures et les aspects techniques, d'une part. De l'autre, la Satim participe à la définition des normes, des règles techniques et des règles de gestion et de tarification des produits monétiques, et de personnaliser les chèques et les cartes de paiement et de retrait d'espèces.Elle est en phase d'obtenir le statut de membre auprès des systèmes internationaux de paiement et de retrait par cartes en qualité de centre de traitement communautaire pour les banques en Algérie et de centre de personnalisation des cartes internationales. La solution monétique installée et gérée par la Satim repose sur une infrastructure et des équipements techniques sécurisés et connectés aux sites informatiques et monétiques des banques. Elle répond aux exigences de la norme internationale et permet de se prémunir contre toute tentative de fraude connue à ce jour. B. A.