Erreur Le chèque bancaire n?est pas l?affaire de la seule banque contrairement à ce que son nom indique. Quand on les interroge sur les raisons qui ont conduit les citoyens à bouder ce moyen de paiement, les banquiers pointent un doigt accusateur vers la justice. La non-sanction des émetteurs de chèques sans provision est invoquée, à juste titre, comme la principale raison qui hypothèque la modernisation de la banque. La fréquence de ces pratiques frauduleuses a incité les banques à exiger de leurs clients des chèques certifiés. Du reste, la banque peut se défendre d?avoir instauré ce système rigide pour pallier les insuffisances de la justice et sécuriser les prestations de services. De leur côté, s?ils incriminent tout autant la justice, les citoyens n?en dénoncent pas moins les pratiques en cours dans certaines banques du secteur public qui ne sont pas encore arrivées à s?extraire du moule bureaucratique. En tout état de cause, le chèque peine à s?imposer dans la vie quotidienne et le gros des flux monétaires échappe aux établissements financiers. Sept millions de chèques circulent tout de même dans les réseaux bancaires. Le reste de l?argent est souvent transporté à bord de véhicules. Certes, l?essor du secteur bancaire à l?ère moderne est tributaire aussi des nouvelles technologies dans lesquelles notre pays accuse un énorme retard. La banque peut donc bénéficier de circonstances atténuantes dès lors que les pouvoirs publics n?ont pas encore installé un réseau de télécommunication qui aurait permis le développement de la monétique électronique et les échanges interbancaires. Pourtant, le développement de l?économie d?un pays dépend, en grande partie, de la capacité des organismes financiers de capter la masse monétaire qui y circule afin de l?orienter vers le financement des investissements productifs. Mais en attendant que tout cela se concrétise, la réalité du terrain aujourd?hui fait que c?est le marché noir qui impose sa loi. Et pour l?instant, la banque n?est pas parvenue à renverser la vapeur. Au risque de nous répéter, disons que le chèque symbolise la réussite d?une rencontre entre au moins trois secteurs : la justice, la finance et l?administration. Certains «spécialistes» se sont longtemps interrogés sur les raisons qui incitent les investisseurs étrangers à ne pas se bousculer au portillon de l?Algérie avant qu?un rapport émanant d?une instance internationale ne vienne épingler le système judiciaire et l?environnement administratif. Pourtant, ce sont les mêmes maux que les Algériens n?ont eu de cesse de dénoncer. Alors ? Vers l?uniformisation des chèques Pour plus de sécurité, les chèques bancaires seront fabriqués par un nombre limité d?imprimeurs. En outre, ils doivent recevoir un traitement électronique. La Banque d?Algérie a promulgué une réglementation en ce sens : tous les instruments de paiement (chèque, virement et carte bancaire) doivent être normalisés.