De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani L'application sur le terrain de la décision prise par le département de Benbouzid d'instaurer le port du tablier dans tous les établissements scolaires n'a pas été vraiment sans difficultés à Annaba où il est aujourd'hui quasiment impossible de «dénicher» lesdits tabliers. Il faut dire que, n'ayant pas été informés pour la plupart de cette décision, les parents n'ont pas pris en considération les couleurs exigées et se sont comme d'habitude contentés d'acheter ce qui leur convenait ou plutôt ce que leur bourse permettait.Si au niveau des magasins situés sur les principales rues commerçantes, les tabliers de couleur rose ou blanche sont disponibles et ne posent pas vraiment problème, le tablier bleu réservé aux garçons est lui introuvable et, si par hasard on a la chance de «tomber» sur l'un de ces fameux tabliers, il n'a pas la bonne taille, la couleur n'est pas tout à fait celle exigée ou bien il est hors de prix. Sur la rue Gambetta, d'habitude très «fournie» par ce type d'articles à l'approche de la rentrée scolaire, le fameux tablier n'est pas comme à l'accoutumée accroché aux murs ou plié sur les étals. «La dizaine de tabliers de couleur bleu-marine que j'avais ramenée a été vendue en à peine 2 heures de temps, nous dit un des vendeurs, maintenant on attend un arrivage d'El Eulma ; peut-être que le problème sera réglé d'ici quelques jours.» Les parents eux, contraints de se plier aux exigences des établissements scolaires et à la pression de leurs enfants, ne savent plus quoi faire. «J'ai parcouru presque tous les magasins de Annaba à la recherche de ce fameux tablier mais je ne l'ai pas trouvé ; j'ai appelé des amis un peu partout dans les wilayas voisines dans l'espoir qu'ils m'achètent le tablier en question et on m'a dit que c'est le même problème qui se pose chez eux», nous confie un parent d'élève rencontré à la sortie d'un CEM. Pour pouvoir enfin répondre aux exigences des établissements scolaires, certains ont carrément acheté des coupons de tissu bleu et se sont présentés aux différents ateliers, situés en général dans les quartiers périphériques, pour demander à ce qu'on leur confectionne les tabliers en question. Mais, là aussi on leur fait savoir que la demande est trop forte et qu'il faudra attendre plus d'une semaine, voire 10 jours pour enfin avoir le tablier demandé, ceci, bien sûr, en dehors des prix prohibitifs pratiqués (entre 600 et 800 DA la confection). Les parents, contraints et forcés, payent sans broncher parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent faire autrement tout en pestant contre cette décision venue tout bouleverser. Au niveau des établissements scolaires au chef-lieu de la wilaya, on nous dit que l'administration comprend cette situation et qu'elle n'est pas trop exigeante. «Toutes les nuances du bleu sont acceptées et cela ne pose vraiment pas problème, nous sommes au courant de la situation puisque nous-mêmes avons des enfants scolarisés, nous dit un directeur, mais nous sommes sûrs qu'en fin de compte tout le monde se conformera à cette décision qui n'a d'autre souci qu'une meilleure organisation de l'école.»