De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Durant la saison estivale en cours, pour les citoyens et surtout les jeunes qui sont en période des vacances scolaires, les moments d'évasion, de distraction et de sortie vers des endroits rafraîchissants sont très rares. C'est le constat enregistré à travers plusieurs localités de la wilaya. Alors que la grande bleue est à des horizons lointains, nécessitant un budget et des déplacements éreintants pour camper et pouvoir goûter aux plaisirs de la mer, l'absence de piscines adéquates et ouvertes au public pour la baignade incite plusieurs jeunes et des adolescents à se rendre dans les barrages et les retenues collinaires pour se désaltérer et passer la journée. Ainsi, pouvoir échapper un peu à la chaleur caniculaire, qui a marqué le mois de juillet dernier, était l'idée qui taraudait tous les esprits, même les personnes adultes.En effet, après une année scolaire qu'on peut qualifier de fructueuse pour les uns et de désastreuse pour les autres, les élèves et les étudiants de la wilaya de Bouira s'aperçoivent qu'ils sont en train de vivre des jours sans joie, du fait que leurs congés scolaires ne sont pas synonymes de loisirs et détente. Certains regrettent de ne pas tenter de trouver un travail quelconque pour s'occuper durant la journée. Dans la région d'Aïn Bessam, située à 25 km à l'ouest de Bouira, chaque été, les jeunes arrivent à pallier le manque de piscines en mettant le cap sur le barrage de l'oued Lakehal à quelques encablures du chef-lieu de cette commune. Ce site attire aussi de nombreux citoyens des autres communes qui sont à la recherche d'un endroit frais pour se distraire. Quotidiennement, durant le mois écoulé, ses abords ne désemplissaient pas de jeunes en mal de fraîcheur et qui suffoquaient sous la chaleur. Venus de différentes localités : Bouira, El Hachimia, Aïn Laloui, Aïn Bessem, ils n'hésitent pas à braver l'interdit et à faire fi du de danger. L'essentiel pour eux, est de «piquer» une tête et de mettre les pieds dans l'eau. Conscients des dangers encourus par ces vacanciers du risque, les responsables avaient posté au début du mois des gardiens pour interdire l'accès à la baignade dans ce barrage, mais la vigilance de ces derniers a été remise en cause par le flux des baigneurs, dont la majorité est supposée être des amateurs de la pêche, du fait que ce site est connu dans la région pour ses ressources en poissons, notamment la carpe. Un jeune âgé d'une trentaine d'année a déclaré qu'«il n'y a rien dans cette wilaya en matière de loisirs. A défaut de piscine, on vient ici. La mer et la plage sont loin et on ne peut y aller tous les jours. Alors, on se rend au barrage quand on veut». D'autres citoyens ont considéré le barrage comme un lieu privilégié de détente. «On peut oublier les soucis quotidiens rien qu'en voyant la vaste étendue d'eau du barrage», dit l'un d'eux qui ajoute : «Chaque soir, après le travail, je viens ici parfois avec mes enfants pour fuir le stress de la ville.» Parmi ces derniers, il y a ceux qui reconnaissent les risques de la baignade dans les barrages. «C'est profond et dangereux, je ne suis pas là pour me baigner et j'interdis à mes enfants le faire», a clamé un autre, qui nous invita à convaincre les autorités d'aménager des espaces pour rendre le site attractif pour les touristes et, surtout, les amateurs de la pêche. A défaut de cela, des citoyens ont souhaité que les pouvoirs publics se penchent sur la mise en place d'infrastructures adéquates au niveau de chaque commune, telles que des piscines en mesure d'accueillir le flux des baigneurs durant la période des chaleurs.