La société des eaux et de l'assainissement de Constantine (Seaco) est en mauvaise posture depuis quelques mois, au point de soulever le courroux du wali non satisfait du tout du rendement affiché par les équipes d'intervention au vu du nombre important des fuites constatées dans la ville du Vieux Rocher, dont la réparation prend des délais exagérés. Signé au mois de juin 2008 pour un montant de 36 millions d'euros, soit 3 milliards de dinars, sur une durée de 5 ans et demi, le contrat de gestion des réseaux d'AEP et des eaux usées de la wilaya, confiée aux Français de la société des eaux de Marseille (SEM), et entré en vigueur le 4 octobre 2008, prévoit une période d'observation qui a pris fin le 4 avril de l'année en cours. Une phase qui a nécessité la mobilisation de 50 experts français, lesquels ont pris connaissance de l'ampleur des dégâts et le degré de défectuosité des réseaux d'eau et d'assainissement. Toutefois, une année après, l'amélioration de la qualité de prestations, à laquelle les consommateurs s'attendaient, ne s'est pas manifestée sur le terrain. De l'aveu même de Jean Faulkier, directeur général de la Seaco, la mission qui attend les experts français durant les cinq années du contrat est difficile, surtout que beaucoup de travaux devront se faire pour la réhabilitation de l'ancien réseau, qui demeure une opération de longue haleine. Des difficultés de la maîtrise de la situation commencent déjà à influer sur le travail des équipes de la SEM, surtout que cette dernière continue encore d'agir avec les moyens humains et matériels existants, hérités de l'Algérienne des eaux (ADE) et de l'office national de l'assainissement (ONA). La récente coupure d'eau qui a privé durant plus d'une semaine la population des cités de la banlieue nord de la ville, à partir de Oued El Had, jusqu'aux hauteurs de Djebel Ouahch, a mis en exergue les difficultés rencontrées par la Seaco à faire à face aux pannes de plus en plus fréquentes dans des stations fonctionnant avec un matériel d'une époque révolue. Par ailleurs, l'objectif tracé au début pour la réduction du taux de fuites est loin d'être atteint, malgré le renforcement des effectifs par 14 nouvelles équipes et 16 sous-traitants. Ces derniers, n'ayant pas tous le savoir-faire requis, ont souvent échoué sur le terrain, où plusieurs fuites colmatées n'on pas tardé à réapparaître. Les énormes quantités d'eau qui se perdent chaque jour dans la nature ont toujours été signalées par les habitants mais sans résultat. Appelées à intervenir avec célérité, les équipes de la Seaco ne disposent pas, jusqu'à présent, de centres d'intervention faute d'assiettes de terrain. Une demande formulée récemment à l'intention de l'APC de Constantine pour l'obtention d'une superficie entre 2 500 et 3 000 m2 est à l'étude. Les promesses faites par les responsables de l'APC risquent de ne pas être tenues de si tôt, et ce la ne fera que compliquer encore plus les choses pour la Seaco.