Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Même si elle ne fait pas beaucoup de bruit, l'affaire dite SIM/OAIC n'en est pas moins intéressante et importante. Cela, indépendamment des accusations de dilapidation, de complicité et de négligence à l'encontre des 32 inculpés qui comparaissent depuis lundi dernier devant le tribunal d'El Affroun près la cour de Blida. Tout aussi inaudible que la précédente –le président de l'audience avait jugé inopportun d'utiliser le micro de crainte que les journalistes n'activent leurs enregistreurs-, l'audience d'hier, très instructive, a mis à nu la manière dont un produit stratégique comme le blé était «malmené» et comment un office censé assurer la stabilité de cette céréale était géré à la légère. La première révélation, nous l'entendrons de la bouche de l'ex-directeur de l'unité de l'OAIC au niveau du port sec de Rouiba et du port d'Alger. A la demande du magistrat, il expliquera toute la procédure inhérente à l'acheminement du blé dès que le bateau entrait dans le quai. Les céréales n'étaient pas pesées à la descente du navire. La raison en est que les circuits des balances destinées à peser le blé étaient en panne pendant 20 ans. Ce n'est qu'en 2006 que le problème a été définitivement réglé. Cela voulait dire que le blé n'était pas pesé à sa sortie et qu'il était mis dans le dépôt jusqu'à ce que les camions de l'OAIC viennent le charger. Autrement dit, il n'est pas exclu que des vols aient eu lieu et que de fausses déclarations aient été faites pour dissimuler la véritable quantité. L'inculpé informera le tribunal qu'il avait procédé avant son départ à l'inventaire et au solde du stock pour que son successeur prenne la relève. Cela, même si ce dernier avait refusé, selon l'auditionné, de faire les passations de consignes. Le président du tribunal tout comme le procureur sont restés sur leur faim parce que n'ayant pas encore réussi à situer la destination du blé, disparu dans la nature, occasionnant à l'office une perte de 45 millions de dinars. Malgré le rappel des premiers inculpés pour apporter des précisions ou pour des confrontations, le tribunal n'est pas arrivé jusqu'à hier du moins à situer les responsabilités. Rappelons que l'audience de lundi dernier a duré jusqu'à minuit et les personnes interrogées ont, dans leur majorité, chargé le P-DG de l'OAIC. Le procès se poursuivra aujourd'hui probablement avec l'audition du patron du groupe SIM, accusé de passation de marché avec une entreprise publique à caractère commercial et industriel, du bénéfice de privilèges injustifiés et de complicité de dilapidation de deniers publics.