Prévue pour le 21 juillet prochain, l'audience de l'examen de la demande de liberté provisoire de Rafik Abdelmoumene Khalifa s'est tenue, contre toute attente, lundi dernier. Lors de cette audience, le juge britannique Timothy Workman a refusé la demande introduite par la défense de Abdelmoumene Khalifa, décidant de maintenir ce dernier en détention jusqu'à la prochaine audience qu'il a fixée au 4 août 2008, annulant de fait celle du 21 juillet prochain. Le tribunal de Westminster se penchera lors de cette prochaine audience, selon des sources citées par l'APS, sur l'examen encore une fois du renouvellement de la détention préventive, conformément à la loi britannique qui fixe la durée de la garde à vue à 28 jours renouvelables. Ce ne sera que le 2 septembre prochain que le juge Timothy Workman reprendra l'examen du deuxième volet de cette affaire. La séance de septembre sera ainsi consacrée aux préparations des audiences qui seront réservées à l'examen du volet relatif aux droits de l'Homme conformément aux dispositions de la loi 2003. La date de ces réunions, auxquelles assisteront les experts des deux parties, sera fixée à la faveur des résultats de l'audience de septembre. Il est à rappeler que, lors de l'audience du 24 juin dernier, le juge britannique avait clôturé l'examen dans le fond de la demande algérienne d'extradition de Abdelmoumene Khalifa et annoncé l'acceptation du dossier présenté par la partie algérienne. Cette dernière avait présenté les clarifications exigées par le magistrat après la demande introduite par la défense de Abdelmoumene Khalifa qui, lors de sa plaidoirie, avait remis en cause, entre autres, le document présenté par la partie algérienne, arguant la non-conformité de la version anglaise du document au texte original. Satisfait des précisions apportées par la partie algérienne, le juge Timothy a annoncé l'acceptation du dossier présenté par l'Algérie dans le fond. Après avoir perdu la bataille du «débat de fond», la défense de Khalifa a demandé l'ouverture de l'aspect humanitaire. Elle a affirmé que le débat de ce volet ne pourra se faire sans la présence d'experts sur les droits de l'Homme. L'avocat de la partie algérienne avait anticipé, lors de sa plaidoirie le 3 juin dernier, en rappelant que, dans le volet humanitaire, le juge doit s'assurer que l'individu -objet d'extradition- puisse bénéficier d'un procès équitable et conforme aux règles des droits de l'Homme en vigueur. Ces garanties sont clairement énoncées dans le préambule de la convention relative à l'extradition de criminels entre l'Algérie et le Royaume-Uni, entrée en vigueur en mars 2007, avait souligné la partie algérienne. A rappeler enfin que Rakik Abdelmoumene Khalifa est maintenu en détention depuis son arrestation le 27 mars 2007 à la suite d'un mandat d'arrêt européen formulé par la justice française. Cette dernière a eu le feu vert pour son extradition vers la France le 29 août 2007. Mais la justice britannique a décidé de suspendre cette décision et de donner la priorité à la demande d'extradition algérienne, estimant lors de l'enquête préliminaire que les motifs de demande d'extradition de Khalifa présentés par la France «ne représentaient qu'une infime partie de l'ensemble des crimes avérés contenus dans la demande algérienne». H. Y.