Photo : Riad Par Amar Rafa La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a suggéré de soumettre à référendum l'adhésion de l'Algérie à l'union pour la Méditerranée afin de connaître le contenu de ce projet, auquel «nous n'avons aucun intérêt à y adhérer», a-t-elle dit. Ce projet, qui rassemble l'Europe des 25 plus Israël, selon elle, vise autant «la spoliation des richesses du pays», que «l'ouverture des marchés du Maghreb aux produits de consommation» de ces pays. Louisa Hanoune, qui s'exprimait à l'issue d'une session du comité central et du conseil national du parti, tenue au centre familial de Zéralda, s'est dite surprise par les informations au sujet d'un probable déplacement à Paris du président de la République, recommandant la «sérénité» en guise de réponse de l'Algérie au sujet du projet susmentionné. Interrogée sur la révision constitutionnelle, Mme Hanoune dira porter sa préférence à la voie référendaire, tant qu'elle sera assujettie à un débat populaire au sujet des questions de souveraineté notamment celles liées aux grandes orientations économiques. Elle préconisera la mise sur pied d'une assemblée constituante, qui s'exprimera sur les questions de souveraineté, dont l'UPM, indiquant que tel était le vœu exprimé par le président Bouteflika en 1999. Pour elle, rien n'empêcherait une telle éventualité du moment qu'elle a été adoptée par la Bolivie, le Venezuela et d'autres pays d'Amérique latine. Se saisissant ensuite de l'adoption de la loi domaniale par la chambre basse du Parlement, qu'elle a qualifiée d'anticonstitutionnelle et d'antinationale, Louisa Hanoune s'est interrogée : «Le président de la République est-il au courant du contenu de la loi domaniale ?» Car, d'après elle, la loi est en contradiction avec les articles 17 et 18 de la Constitution, relatifs à l'expropriation de l'Etat au profit de personnes. «On veut être assurés sur le respect des lignes rouges», a-t-elle dit, citant comme exemple à suivre le refus de l'Irlande au processus de Lisbonne et à la Constitution européenne, tout comme le retrait du FMI de certains pays de l'Amérique latine, à l'instar du Venezuela. Dan son introduction au rapport final des travaux du comité central du parti, Mme Hanoune a dénoncé ce qu'elle a appelé la politique des «compradors», consistant dans le retour des colons, en révélant l'acquisition de la cimenterie de Meftah (Blida), qui sera suivie de celle de Sour El Ghozlane, par le groupe «Lafarge», ce colon qui avait été nationalisé en 1968, rappelle-t-elle. Il en est de même pour une unité de verrerie à Oran, convoitée par Saint-Gobain. Sur plan organique, elle a suggéré de tenir des journées de formation au profit des élus et des campagnes locales pour lutter contre la fermeture d'unités industrielles, ce qu'elle considère être en contradiction avec le discours officiel sur le développement local. Louisa Hanoune a indiqué également que le débat sur la situation politique, en raison de sa qualité, a donné à la session du comité central un aspect particulier, ce qui a permis l'actualisation de l'idéologie politique du parti. Après avoir enregistré des offensives contre les travailleurs, elle a relevé des contradictions entre le discours officiel et les données du terrain en matière d'emploi, de privatisations, indiquant qu'elle détient les chiffres du ministère selon lesquels 15 000 emplois ont été perdus à ISPAT. Elle mettra en doute les statistiques officielles, tout en relevant dans ce sens une cacophonie au sein du gouvernement au sujet du nombre d'emplois créés. En définitive, Louisa Hanoune a mis en garde contre la poursuite de la politique actuelle, suggérant un plan d'urgence en matière d'emploi et de pouvoir d'achat. Parallèlement à cela, elle annonce une campagne de sensibilisation pour le retrait de la loi domaniale.