Après plusieurs projections phares pour captiver les cinéphiles algérois, l'écran a été consacré mardi après-midi aux courts métrages et nouveaux talents du pays. Trois jeunes réalisateurs étaient à l'affiche pour représenter le court métrage algérien : Yasmine Chouikh, Rabia Fateh, et Zakaria Saïdani dans le cadre de cette première édition des Journées cinématographiques d'Alger. La salle Frantz Fanon où se déroulait l'événement a accueilli pour l'occasion un public attentif et curieux. La porte (El Bab), le premier court métrage à être projeté a été produit et réalisé par Yasmine Chouikh dans le cadre de la fondation Fennecs d'or en collaboration avec la télévision algérienne en 2006. 8 minutes pour nous faire entrer dans l'univers de Samia, une jeune fille ballottée entre espoir et contraintes. Les images se succèdent pour dévoiler son quotidien au gré des tâches ménagères qui n'en finissent pas. Une lumière filtrant d'une lucarne de la porte d'entrée l'attire et la fait rêver. Mais ses rêves se trouvent à chaque fois interrompus par l'appel d'un des membres de la famille la rappelant à l'ordre… des tâches ménagères. Un court métrage tourné dans la maison Bouhired. Bruitages divers et musiques accompagnent chaque scène mais sans paroles ni dialogues pour donner plus d'impact aux images et aux expressions des visages… La seconde projection, les Etrangers de Rabia Fateh, sera un peu plus longue. 21 minutes, tournées dans le cadre d'«Alger, capitale de la culture arabe» en 2007, pour donner à voir un autre visage d'Alger la blanche, celui de la misère et du désœuvrement des jeunes laissés-pour-compte de la société. Une réalisation très réussie et émouvante retraçant le parcours d'un enfant livré à lui-même qui se lie d'amitié avec d'autres jeunes SDF survivant de mendicité, de petits larcins qui arrachent quelques instants de réconfort chaque jour en sniffant de la colle. Une véritable solidarité se crée entre eux, mettant à nu les failles de la société… Le troisième et dernier court métrage, Symphonie de Dieu de Zakaria Saïdani, touche au domaine de l'art. Le jeune réalisateur a choisi de raconter l'histoire de Ziryab, un enfant aveugle de naissance, orphelin recueilli par son grand-père, concierge dans une galerie d'art. Ziryeb, ayant développé une sensibilité à la musique, se rapproche du monde de l'art et dessine secrètement des couleurs et des formes abstraites qui feront de lui, une fois adulte, un artiste reconnu. Ce court métrage, tourné avec des moyens très rudimentaires, a vu la participation de deux visages connus de la télévision algérienne : Bahia Rachdi et Hacen Benzerari. Avec cette réalisation, Zakaria Saïdani fait ses premiers pas dans la réalisation. Il était là pour en parler, de même que Yasmine Chouikh qui a tenu pour sa part à s'exprimer sur la place du court métrage dans le devenir du cinéma algérien. F. B.