à quelques jours du premier anniversaire de son élection à la présidence des Etats-Unis, qu'en est-il du miracle Obama ? Les espoirs caressés par toute une planète de voir le nouveau visage de l'Oncle Sam dont l'image a été assombrie par deux mandats successifs de George W. Bush étaient-ils fondés ? «Yes, we can», proclamait lors de sa campagne électorale, le sénateur de l'Illinois. Le slogan était justifié. Barack Obama devient le premier Noir à diriger les Etats-Unis. Son discours d'investiture révélait un personnage ambitieux et conscient de ses capacités à opérer des changements. Mais le pari n'est pas simple. Face au rêve, la réalité impose ses règles. Le 44e président américain fait face actuellement à des difficultés sur le double plan interne et externe. Obama, qui mise sur le changement, a-t-il réellement les coudées franches ? Les pressions de la part des puissants lobbies qui excellent dans le jeu des coulisses ne semblent pas sans conséquence. Sur le plan interne, Barack Obama n'arrive toujours pas à engager les réformes souhaitées dans le système de santé et celui de l'assurance maladie. Une levée de boucliers est opérée par les opposants républicains et une partie de son propre courant politique. Un bord dénonce la remise en question de la doctrine individualiste sur laquelle repose le système libéral et l'autre le coût engendré par la réforme estimé à mille milliards de dollars. Un premier front est donc ouvert. Le second, toujours interne, concerne la politique internationale. Un autre bras de fer qui a valeur de test pour confirmer la capacité de changement chez celui qu'on assimile à John F. Kennedy. La guerre d'Afghanistan. Le front ouvert depuis huit ans divise les Etats-Unis. Mardi dernier, le président américain avait reçu les principaux responsables du Congrès dans le cadre d'une série de réunions visant à prendre une décision sur la stratégie à suivre. Va-t-il satisfaire le lobby militaro-industriel en envoyant de nouvelles troupes ou répondre aux attentes d'une grande partie de l'opinion publique moins convaincue de la nécessité d'un tel conflit ? La réponse sur ce dossier est prévue dans quelques semaines. Sur le plan international, l'image d'Obama, qui a suscité tant d'espoirs, commence à être écornée. Alors qu'il prônait le rapprochement avec les mondes arabe et musulman, l'ouverture du dialogue avec l'Iran et la relance du dossier sur le conflit israélo-palestinien, son aptitude à faire aboutir ces objectifs reste à prouver. Son incapacité à imposer à l'occupant israélien la moindre concession, sa frilosité face au lobby sioniste et son inaptitude à instaurer un véritable dialogue avec l'Iran l'éloignent des idéaux pour lesquels son élection a été célébrée par les peuples du monde. Alors «yes, we can», le rêve américain est-il toujours permis ? S. A.