La sélection nationale ira en Afrique du Sud, et à nos yeux sa qualification en Coupe du monde est aussi indiscutable qu'inéluctable et tout ce qui pourra être dit qu'en football tout est possible, que ce n'est pas une science exacte, il faudrait franchement un impondérable de taille pour que les Verts n'y aillent pas. Cette affirmation est loin de toute attitude chauvine et encore moins de celle qui puiserait dans la sotte béatitude ou encore de nature à exorciser des doutes. Logiquement, il n'existe aucun élément à même de dénier à la bande à Saadane de voir tous les efforts qu'ils n'ont cessé de consentir durant ces derniers temps couronnés en fin de parcours, comme il serait logique que la solidarité nationale qui a été exprimée à la sélection du même nom soit récompensée. L'apport inconditionnel du public, sa proximité de l'EN, sa présence indéfectible même à mi-temps virtuelle parce qu'alimentée par une présence du seul côté de l'écran et pour cause lorsque les Verts évoluent en dehors des frontières et si tant est qu'ils évoluent en Algérie, les stades ne contenant que ce qu'ils peuvent contenir, n'excluent pas pour autant les millions de fans répartis sur le reste du territoire, du nord au sud et d'est en ouest. Cette présence continuelle, cet engagement moral mais aussi physique sont les parfaits témoignages matérialisés par les expressions colorées avant et après chaque rencontre, autrement dit celles de foules, sans distinction d'âge et de sexe, envahissant les artères de toutes les cités d'Algérie. Les joueurs sont évidemment les premiers artisans de ce parcours merveilleux, comme ils seront les porteurs des couleurs nationales en Afrique du Sud. Nul n'ignore que cette performance, quoiqu'elle relève du devoir national d'abord, est quand même rémunérée. Ce qui est, tout aussi, légitime. Comme le serait légitime le besoin des supporters, pour ceux qui en exprimeraient le désir, d'être partie prenante directe de la fête et des événements toutes natures confondues qui se dérouleront à Cap Town, à Blomfontein, à Prétoria, et ailleurs. Là justement est l'essentiel de la question qui exige d'être posée. Les instances nationales et plus particulièrement la Fédération algérienne de football s'est surpassée, est-il honnête de le concéder, pour faire en sorte que toutes les conditions soient réunies tout au long du parcours de la sélection nationale. Raouraoua et ses collaborateurs ont, par une gestion de vrais professionnels, protégé de la manière la plus intelligente le staff technique et les joueurs en les tenant loin de toutes les questions d'intendance, de logistique, etc., contrairement aux campagnes précédentes tout en assurant leur proximité du public pour ne pas dire des publics, voire de la population. L'autre effort qui pourrait être demandé, voire attendu des responsables nationaux du football en particulier et des sports en général, comme le COA par exemple, et, pourquoi pas et surtout, le ministère de la Jeunesse et des Sports, serait de renvoyer l'ascenseur à ces milliers d'amis de la sélection nationale qui rêvent de faire le déplacement en Afrique du Sud… Pourquoi pas…Pourquoi pas ? Tous les pays présents dans ce cadre organisateur s'enorgueillissent de la présence de leurs ambassadeurs en ces lieux et encouragent et mieux encore organisent leur déplacement. Parce que nous le disions précédemment, ils deviennent dès lors de dignes ambassadeurs en contribuant à une forme de rayonnement culturel en ce sens qu'ils ont aux talons de leurs souliers un peu de soleil, d'histoire, d'identité de leurs sols. Nous avons tous souvenance de ces supporters qui, brandissant un immense emblème national brandi, ont foulé la pelouse de Gijon à la fin de la rencontre face à la RFA. A ce moment précis, tous les Algériens ont eu la chair de poule et des larmes d'émotion ont sans doute perlé sur la joue de chacun de ceux qui ont pu vivre l'exploit. Même la police espagnole a eu de la sympathie pour ces supporters qu'elle n'a d'ailleurs ni réprimés ni houspillés, parce que c'était l'extériorisation normale d'une joie incommensurable. Cette joie, elle pourrait être exprimée dans les gradins et les tribunes du pays hôte comme elle a été exprimée lors du Championnat d'Afrique en terre tunisienne. Les difficultés vécues par nos compatriotes en certaines circonstances n'auraient pas eu lieu si les responsables nationaux avaient encadré le déplacement de milliers de supporters dont le seul objectif à l'époque était de donner de la voix à leur équipe. Le remake d'une pareille aventure, dans ses aspects négatifs seulement, est largement éludable pour peu que les instances sportives nationales se préparent à organiser dans des conditions idoines l'éventuel déplacement de ceux parmi les Algériens qui souhaiteraient faire le voyage.Il serait alors temps de réfléchir à la nature du noyau à fonctions multiples quidevrait être mis en place et dont la mission serait d'aborder sous tous les aspects possibles un déplacement en masse des supporters afin qu'ils soient à leur tour ces dignes représentants d'un pays qui sort d'une tourmente rarement égalée. A. L.