Levée de monopole annoncée pour l'entreprise Naftal. Un décret dans ce sens vient d'être adopté par le conseil de gouvernement pour ouvrir le marché de la distribution des produits pétroliers. Une étape presque logique dans le processus des réformes économiques et qui s'inscrit dans une ouverture plus générale du marché. D'autant que, dans la distribution de certains produits, cette même ouverture a déjà eu raison du cavalier seul de la filiale de Sonatrach par l'introduction sur les étals de commerce de différents produits auxquels on n'avait autrefois accès que dans les stations-service Naftal, même si ces stations étaient gérées par des opérateurs privés. Nous pouvons citer à ce titre le cas des huiles ou celui de quelques consommables de différentes marques étrangères parmi lesquelles le client algérien peut aujourd'hui choisir celle qu'il veut et où il veut, dans les magasins ou encore au niveau du service après-vente des concessionnaires automobiles. C'est dire que, s'il y a aujourd'hui diversification de ce type de produit, c'est surtout par la grâce d'un marché de l'automobile en pleine expansion aussi bien par les ventes de véhicules que par la prestation de services qui vient après. Sauf que la diversification de ces produits accessoires est nettement plus facile à opérer que lorsqu'il s'agit de procéder à la libéralisation du commerce des carburants, considérés comme l'activité principale de Naftal, sinon sa raison d'être par excellence et sa vocation même depuis toujours. Et si demain l'entreprise nationale devait perdre l'apanage qui est le sien depuis bien longtemps, c'est sans doute parce l'Algérie est en train de changer et que la concurrence manifeste dans d'autres secteurs devrait bien se généraliser jusqu'à devenir une «banalité» papable là où l'on est. Reste à savoir tout de même à quels motifs obéit l'initiative du dernier conseil de gouvernement et quelle serait la portée assignée à la levée du monopole de Naftal. Certes, des chantiers en cours ne seront totalement achevés et pleinement opérationnels selon les standards internationaux qu'une fois nantis de toutes les dépendances et commodités aussi nécessaires qu'indispensables. C'est le cas du mega-projet de l'autoroute Est-Ouest qui aura besoin d'un nombre d'aménagements en conséquence et à la dimension des besoins à venir du transport routier pour un pays comme l'Algérie. Il apparaît clairement que, dans ce cas, l'ouverture de la distribution des produits pétroliers s'inscrit, entre autres, dans le cadre de la nécessaire mise à niveau de l'autoroute Est-Ouest. Comme elle pourrait aussi s'inscrire à un type de mise à niveau, cette fois-ci qui permettrait de relever les prix et de transcender les oppositions par la voie de la concurrence après que Naftal aura été dépossédée d'un monopole qu'elle traîne également comme une autosatisfaction dans la prestation de services impossible à faire valoir face à tous ces géants de la distribution dont les enseignes balisent les plus grandes autoroutes de la planète. L. I.