Le Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (FSIE), opérationnel depuis janvier dernier, est un nouvel instrument qui vient enrichir le paysage financier. Il s'inscrit dans le même schéma ou presque que le capital risque dont l'assise juridique a été adoptée. Le Fonds se donne comme objectif de mobiliser la «petite épargne» et l'actionnariat. Il s'adresse ainsi aux petits porteurs, aux salariés et aux retraités. Toutes ces catégories pourront ainsi acheter des actions et les faire fructifier sur le moyen terme (dix ans). Les souscriptions commenceront en octobre prochain. Le coût de l'action est fixé à deux cents dinars, avec un taux de bonification de 10%. La souscription ne doit pas dépasser vingt-deux mille dinars par personne et par an. Quelque chose de sûr ? Le directeur du Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi était clair à ce sujet. Intervenant lors d'une journée d'étude organisée hier à Alger pour discuter justement de ce nouvel organisme, Mohamed Tessa a indiqué que 50% de l'épargne collectée est placée dans le Trésor sous forme d'obligations et de bons de caisse rémunérés mais en dessous de 10%. C'est un filet de sécurisation, a-t-il dit. Les 50% restants seront investis dans la petite et moyenne entreprise. Le Fonds en sera ainsi actionnaire. Mais avant de l'être, il se doit d'avoir une analyse complète sur l'entreprise à laquelle il va s'allier, d'avoir un droit de regard sur elle entre autres. Le FSIE va en fait s'appuyer sur des analyses financières et sociales avant de s'engager dans telle ou telle autre société. Le Fonds est destiné aux PME et à des placements en valeurs immobilières, contribuant à la promotion et à la sauvegarde de l'emploi, à la formation économique et financière des travailleurs des entreprises. C'est un mode novateur d'intervention. Il fait du Fonds le premier organisme financier en Algérie à recourir à des ressources extra étatiques pour financer l'investissement, comme le souligne Mohamed Tessa pour qui le FSIE a l'avantage d'introduire un dispositif complémentaire qui, sans remettre en cause le système existant de retraite, contribuera à répondre à l'attente légitime de recevoir des revenus substantiels grâce aux placements effectués durant la vie active des travailleurs. Et en termes d'opérations de privatisation ? Le Fonds pourrait se positionner comme partenaire et expert financier des travailleurs dans le cadre de la mise en œuvre de l'ordonnance du 20 août 2001 relative à l'organisation, à la gestion et à la privatisation des Entreprises publiques économiques (EPE). Le FSIE a été créé en 1994 par la loi 04-21 portant loi de finances pour 2005. Les statuts du Fonds ont été définis par le décret 06-117 du 12 mars 2006. Il a été officiellement installé en septembre 2007. Le FSIE est aujourd'hui une réalité, sur papier du moins, et une idée calquée sur le fonds de solidarité au Québec. Elle remonte à 1994. Le fonctionnement du fonds québécois avait séduit feu Abdelhak Benhamouda, alors secrétaire général de l'UGTA. Il voulait transposer cette expérience en Algérie. Le fonds québécois est présent dans treize mille entreprises. Il compte dans son escarcelle actuellement sept milliards de dollars. Y. S.