Photo : Riad Par Billal Larbi En ce début d'année scolaire, force est de constater qu'un certain malaise est perceptible dans le secteur de l'éducation. Au sein du corps enseignant, les revendications sont légion. En plus de la nécessité d'alléger les programmes et de revoir à la baisse le volume horaire, des revendications d'ordre socio-économique sont bien évidemment soulevées. Dans ce cadre, le volet inhérent aux primes et aux indemnités constitue le cheval de bataille des syndicats de l'éducation, dont le Syndicat national indépendant des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST). Ce dernier a profité de l'entrevue qu'il a eue avec des responsables du ministère de l'Education nationale, il y a deux jours, pour fustiger de manière énergique la directive du Premier ministre qui a privé les travailleurs de la fonction publique (dont les enseignants) de bénéficier des primes et des indemnités avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Pour le SNAPEST, il est nécessaire, avant de songer à déterminer le salaire et les primes des enseignants, de définir le rang social de ces derniers. Selon lui, il est impératif de réhabiliter l'enseignant et de lui restituer son prestige d'antan afin qu'il puisse accomplir comme il se doit la mission qui lui est dévolue. Par ces temps de crise, de surcroît avec un pouvoir d'achat en chute vertigineuse, une réelle prise en charge de l'enseignant est inconcevable sans celle de l'aspect matériel, y compris les primes et les indemnités. C'est ce qu'ont mis en exergue Meziane Meriane et ses collaborateurs lors de la rencontre avec la tutelle. Ainsi, ils ont proposé que l'indemnité d'expérience pédagogique (IEPP) soit augmentée de 10%, que les indemnités de qualification (IQ), de compensation de revenu (ICR) et l'indemnité pédagogique de documentation (IPD) soient respectivement fixées à 13 000, 15 000 et 5 000 dinars. Ils ont également demandé que la prime de rendement soit augmentée (elle doit représenter 50% du salaire brut) et de revoir à la hausse le nombre de points indiciaires ainsi que la valeur de ce point. Mais, ce qui a surtout lieu de relever dans les propositions soumises par le SNAPEST au ministère de l'Education nationale, c'est l'instauration de primes et indemnités nouvelles. Ces dernières sont motivées par les difficiles conditions socio-économiques dans lesquelles se débattent les enseignants (faiblesse du pouvoir d'achat, éloignement du lieu de travail, risque de contagion…). Dans ce cadre, on a proposé l'incorporation d'une prime de compensation du pouvoir d'achat (représentant 25 à 30% du salaire brut), d'une prime de risque professionnel (susceptible d'être fixée à 6 000 dinars), d'une prime de logement (10 000 dinars), d'une prime de transport (4 000 dinars), d'une prime de panier (6 000 dinars), d'une prime de tenue (10 0000 dinars), d'une prime pour les fêtes (5 000 dinars), d'une prime de zone (représentant 10 à 40% du salaire brut), d'une prime de professeur ingénieur (8 000 dinars), d'une prime compensatrice pour le professeur qui termine son volume horaire dans d'autres établissements (entre 6 et 8 000 dinars), d'une prime de recherche et d'amélioration du niveau (5 000 dinars) et d'une prime de fin de carrière dont le montant peut représenter 36 mois de salaires.