Les risques cardio-vasculaires auxquels s'expose un individu lors de la pratique sportive sont au cœur de l'actualité. Les événements tragiques récents ont sensibilisé les sportifs sur la nécessité d'un bilan médical et d'un respect des règles hygiéno-diététiques recommandées pour la pratique sportive. En effet, l'exercice musculaire impose des contraintes importantes à l'organisme, en particulier au système cardio-vasculaire. Pour permettre la pratique sportive sans danger, l'intégrité du système cardio-vasculaire doit être parfaite. Une pathologie cardiaque et/ou vasculaire expose à des complications graves, pouvant aller jusqu'au décès. L'incidence globale de la mort subite pendant le sport reste difficile à chiffrer avec précision, mais elle est estimée, à partir des données des registres, à 1/50 000 pratiquants. Plutôt que de parler de sports à risques, il est plus pertinent d'employer le terme de pratique à risques. Les facteurs favorisant les accidents cardio-vasculaires chez des sportifs sont la pratique d'un sport, quel qu'il soit, à une intensité élevée, dans des conditions environnantes défavorables (chaleur ou, au contraire, froid intense), chez un patient ayant un profil «à risque» en présentant une préparation préalable inadéquate à la pratique du sport, avec un niveau d'entraînement trop faible, avec des facteurs de risque cardio-vasculaires (tabagisme, hypertension artérielle, excès de cholestérol, diabète, sédentarité). Dans des conditions de thermogenèse importante telles que l'exercice physique intense, le débit de sueur peut atteindre une valeur maximale qui varie de 1,5 à 1,8 litre par heure (l/h), et dans des conditions extrêmes jusqu'à 3,7 l/h. De tels débits sudoraux sont susceptibles d'entraîner des pertes hydriques et électrolytes majeures à l'origine d'hypovolémie. Un exercice intense réalisé dans des conditions climatiques sévères peut être à l'origine d'une perte de 8% du poids corporel. La mort subite au cours du sport est dans 90% des cas d'origine cardio-vasculaire, ce qui justifie l'attention particulière apportée à l'examen cardio-vasculaire lors d'un bilan d'aptitude des sportifs. On distingue les causes de mort subite en fonction du profil du sportif : Après 35 ans, la cause principale est l'atteinte des coronaires, favorisée par les facteurs de risques cardio-vasculaires. La déshydratation et les troubles hydro-électrolytiques qui s'y associent accentuent le pronostic déjà sombre du patient. Avant 35 ans, les étiologies les plus fréquentes retrouvées en cas de mort subite du sportif (MSS) sont, par ordre de fréquence décroissant ; les cardiomyopathies hypertrophiques (CMH), les hypertrophies ventriculaires gauches (HVG), les anomalies congénitales des coronaires (trajets ou lieux de naissance anormaux), la dissection aortique (le plus souvent sur des maladies du tissu élastique, dont la plus fréquente est la maladie de Marfan), la dysplasie arythmogène du ventricule droit (notée DVDA), les myocardites, qui ont conduit, dans les pays scandinaves, à l'interdiction des courses d'orientation aux sportifs ayant eu un épisode fébrile récent. Le traitement le plus efficace de ces accidents dramatiques de sujets jeunes repose sur le dépistage des anomalies cardiaques et la prévention des facteurs de risque cardio-vasculaire avec la correction des facteurs favorisant les troubles du rythme (déshydratation, hypokaliémie, hypomagnésémie). R. S.