De notre correspondant à Constantine A. Lemili Avec 116 voix contre 40 à Hachache Mohamed, en trente minutes et rien dans les poches, rien dans les mains «mais tout dans la tête», Mazar a, à travers des propos cohérents, littéralement plongé dans un silence de cathédrale la salle de spectacle, véritable étuve, qu'abrite la maison de jeunes Saadi de la très populeuse et populaire cité Filali. Avec… rien dans les mains et rien dans les poches «mais tout dans la tête», le nouveau président, au moment de la présentation de son programme, fera plus jouer une carte de visite et son entregent sur le plan international qu'évoquer dans l'immédiat l'avenir du club même s'il affirmera que «27 joueurs ont déjà été contactés et ont accepté d'évoluer au sein du club» quoiqu'il n'y ait que de la roupie de sansonnet dans les caisses à l'heure actuelle «mais parce que je ne suis plus à présenter […] ma parole suffit», Mazar se flattant de côtoyer, sur le plan footballistique, les grands joueurs africains, aussi bien les anciens que ceux du début de ce siècle citant «Wéah, Milla, Eto'o, Drogba» qu'il serait parvenu à convaincre de s'organiser au sein de diverses structures de protection et de défense de joueurs professionnels. Pour sa vie partagée entre deux avions en raison d'incessants déplacements «Alger et l'étranger», le président se dit prêt à consentir des sacrifices en «acceptant ou plutôt si le CSC m'accepte» et à revenir à Constantine. En position de force parce que l'association est en position de faiblesse et à la recherche d'un repreneur, il agitera une main de fer dans un gant de velours, tantôt conciliant pour ceux qui accepteraient de revenir dans le giron des Vert et Noir pour l'aider dans sa tâche, tantôt menaçant pour ceux… professionnels de l'opposition à qui il n'opposera à son tour que la force de la… loi. «J'irai autant de fois devant les tribunaux que le CSC sera attaqué arbitrairement.» «L'argent viendra, trois, quatre hommes d'affaires ont déjà manifesté leur intention d'aider le club. En fait, le problème n'est pas de drainer des fonds mais de savoir les gérer et surtout de les gérer dans la transparence. Et c'est dans ce même ordre d'idées qu'un cabinet d'avocats installé à hauteur de la capitale va auditer la situation financière décriée du club et établir l'authenticité des créances et de leurs détenteurs.» Il soulignera par la suite que «les créances prouvées seront honorées». Un staff dirigeant «provisoire» a été installé parmi lequel figurent des clubistes purs et durs et surtout à l'attachement viscéral à l'association, dont hadj Beldjoudi, le doyen et auteur d'un ouvrage sur l'histoire du CSC. L'un des engagements sur lequel sera jugé le nouveau président est d'ores et déjà celui qui consisterait à organiser une grande réception la semaine prochaine à laquelle seraient invités les représentants élus et exécutifs de la cité. Quant à la reconstitution du patrimoine, la construction d'un siège, la location d'une villa, dont il «assumera personnellement les charges», et, enfin, au relustrage du club, il s'agit là d'une autre histoire.