De notre correspondant à Constantine A. Lemili Donner un pronostic fiable, du moins qui réponde à la logique dans le dénouement de la crise que vit le CS Constantine depuis le 16 mai dernier, relève de la gageure. Pour rappel, c'est à cette date que s'est tenue une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle a été décidée la tenue d'une assemblée élective visant à déboulonner le président en exercice Mourad Mazar auquel on imputait la dérive interne du club et les mauvais résultats «sciemment provoqués» pour avorter une accession pratiquement acquise de l'équipe en division une, eu égard au parcours exceptionnel réalisé à quelques encablures de la fin du championnat. L'AGE du 4 juin qui a suivi a permis l'élection d'Ounis Nour-Eddine, un revenant. Mais, ce dernier n'a pu accéder au siège de l'association et encore moins faire officiellement admettre son statut, compte tenu des suites administratives qu'a données Mazar à une motion de défiance qu'il considère comme cavalière et à son éviction à la limite du pronunciamiento parce que en violation des dispositions réglementaires. Le président en exercice, mettant dans la même balance et la facticité des membres de l'AGE et sa validation «autant rapide que douteuse» par la DJS. Une telle situation le conduisant ainsi à très vite introduire une requête auprès des tribunaux notamment dans la procédure dite de référé d'urgence. Depuis, c'est de semaine en semaine que l'affaire a été reportée jusqu'à cette audience de samedi dernier à l'issue de laquelle le juge, «excédé par le peu de considération accordée par la partie adverse [DJS] à présenter un argumentaire étayé pour sa défense, a décidé de renvoyer l'affaire jusqu'au 26 septembre prochain», nous a déclaré, Mourad Mazar quelques minutes après le délibéré. Sauf que, le 26 septembre, la compétition aura été entamée et lequel du CSC original ou de la version formatée Ounis aura les faveurs, pour ne pas dire l'adoubement de la Ligue nationale de football. Contacté à son tour sur le même sujet, M. B. Gharbi, responsable concerné à hauteur de la DJS, préfère s'en laver les mains en nous affirmant au téléphone : «La DJS a fait son travail. Pour elle, il y a eu une Agex qui a exigé et obtenu la tenue d'une AG élective désignant Ounis en qualité de président. Tout s'est arrêté là, plus rien ne nous importe. S'il y a des gens au sein du club qui veulent installer le chaos, libres à eux de le faire. Que le CSC aient un ou deux, voire trois présidents, cela ne relève plus de nos soucis. La LNF est au fait de ce dossier et c'est à elle de décider des suites à accorder. Toutefois nous insistons sur cette précision : aux yeux de l'administration, le président officiel, c'est Ounis.» Et ultime rebondissement dans le dossier, notre confrère local l'Index publiait en une le même jour (samedi, ndlr) un dossier brûlant répercuté sur deux pages où il donnait dans des détails peu ragoûtants la cabale «ourdie contre Mazar par des membres de l'AG qui n'ont pas hésité à faire passer pour morts des membres de ladite assemblée pour tenir l'assemblée extraordinaire du 16 mai» sinon «de personnes dont la signature a été portée sur les pétitions à leur insu», tel le cas de Mohamed Tahar Djeddou, ancien joueur des années 70. Par le plus grand des hasards, nous avons eu l'honneur de rencontrer l'un des membres «décédés», en l'occurrence A. Aïssa, qui nous confirmera sa colère de n'avoir pas su qu'il était décédé. Comme ça a été le cas également de Ayache B., dont l'émargement était accompagné de renseignements relatifs à son permis de conduire… un permis qu'il n'a jamais eu parce que n'y ayant jamais postulé. Ounis N. affirme avoir finalisé le dossier recrutement et, à ce sujet, Mazar nous dira : «A l'heure actuelle j'ai 18 joueurs à la disposition du club : 10 anciens, 5 juniors promus et 3 internationaux militaires, dont le recrutement est définitivement acquis. Je suis en contact avec quatre autres joueurs et le CSC aura bouclé son recrutement.» Quant aux moyens de démarrer la saison en l'absence de subvention de l'Etat, notre interlocuteur n'en a cure, estimant : «De toutes les manières, c'est dans les mêmes conditions que nous avons démarré l'année écoulée et, pourtant, le CSC a fait une saison exceptionnelle.» Morale de l'histoire : qui a tort, qui a raison ? Mazar, Ounis, la DJS ? Un drôle d'écheveau que seule la Ligue nationale est à même de dépêtrer. Mais jusque-là l'instance en question ne s'est toujours pas manifestée dans ce dossier, exception faite de l'échange d'un courrier anodin avec la DJS, selon ce que nous avons appris auprès d'un fonctionnaire et des propos tenus par le directeur lui-même : «FAF et LNF ont été tenues au courant du dossier et, pour nous, la cause est entendue.»