Photo : Riad Par Rachida Merkouche Nettoyer, déblayer, créer des espaces verts, en plus clair œuvrer dans le sens de l'amélioration de son cadre de vie et de celui de ses voisins, ce n'est pas dans les mœurs de l'Algérien. Ce qui est plutôt connu, c'est que celui-ci ne se préoccupe nullement de son environnement immédiat. La superficie qui entoure son habitation peut pourrir sous les détritus, les eaux usées et autres insalubrités que cela ne l'interpelle pas. Il existe cependant çà et là des initiatives qui tentent de bousculer les habitudes, surtout les mauvaises, et de faire en sorte que l'entourage soit plus viable pour soi-même et pour les autres. Des citoyens se regroupent autour de ce même objectif et associent leur sens du civisme pour une hygiène et un décor que tout le monde est en droit de réclamer et pour la réalisation desquels on doit travailler. Ces initiatives ne font malheureusement pas d'émules aux abords des lieux où elles sont exercées pour se généraliser et devenir un mode de vie. Qu'importe, semblent dire ces militants de l'environnement qui œuvrent souvent dans l'adversité et qui sont confrontés quotidiennement à des difficultés. Celles d'éduquer le voisinage, une tâche ardue lorsque l'on sait à quel point les mentalités s'obstinent dans l'erreur, et de convaincre l'administration de la justesse de leur combat. La motivation de certains citoyens mérite d'être relevée, eux qui font face à des comportements hostiles de part et d'autre. Quand les habitants du quartier sont acquis, ce sont les autorités concernées qu'il faut affronter parce que, généralement, elles ne facilitent pas la tâche de ces comités, lorsqu'elles ne bloquent pas tout simplement les bonnes volontés en mettant des freins bureaucratiques à leur travail. Mais il faut reconnaître à celles-ci leur ténacité souvent payante. C'est le cas de ce mouvement qui, à Constantine, s'est associé à la Protection civile pour dépolluer le Rhumel et assainir des quartiers entiers. Des actions hautement méritoires qui vont dans le sens de l'aménagement du cadre de vie et de la préservation de l'environnement. D'autant plus que, très souvent, les élus demeurent absents sur le terrain et que, en matière d'urbanisme, des cités sont livrées sans finitions, sans clôtures, sans espaces verts et autres commodités. Des lacunes courantes qui font partie de toutes les constructions et auxquelles les habitants sont obligés de remédier. Que ce soit dans les villes ou dans les villages, ces comités activent aussi bien pour créer du neuf que pour sauvegarder ce qui existe, comme c'est le cas à Oran où ce regroupement de citoyens a tout fait pour empêcher, à son corps défendant, le squat de l'espace vert du quartier par une coopérative immobilière. Dans les villages où lesanciennes «djemaas» ont été remises au goût du jour, l'intervention des citoyens sur le terrain permet de régler certains problèmes en collaboration avec les élus, à l'exemple de Béjaïa, et de soumettre les revendications des villageois en s'imposant dans la satisfaction de ces dernières. Mais, quitte à nous répéter, le travail au sein des quartiers pour une existence plus salubre demeure insuffisant. Il l'est du fait du manque de civisme des habitants, d'un côté, et des nombreux tracas imposés par la bureaucratie, d'un autre côté. Beaucoup de chemin reste à faire en tout cas.