Plus rien ne va à Diar Chems. Cette cité populaire de la commune d'El Madania brûle encore. La colère et la violence font planer sur cette cité pour la deuxième journée consécutive une atmosphère «guerrière». Ce n'est là nullement une métaphore déplacée car le déploiement des forces de l'ordre n'a en aucun cas calmé les débordements violents de quelques milliers de jeunes déchaînés. Et pour cause, les agents de sécurité n'ont pas réussi à contenir toutes les violences exprimées par des milliers de jeunes qui n'hésitaient pas à recourir à des pierres, des barres de fer, des armes blanches, des cocktails Molotov, etc. pour semer la terreur dans les quartiers riverains. Depuis dimanche, les affrontements entre agents de l'ordre et jeunes émeutiers se sont multipliés avec quelquefois une violence inouïe. Ainsi, hier encore, les jeunes de Diar Chems se sont barricadés derrière leurs retranchements tout en menaçant les agents de l'ordre par des jets de pierres. Pour leur part, les policiers ne lâchaient pas prise et prenaient toutes les mesures nécessaires pour rétablir la sécurité dans la cité et imposer de ce fait le respect de l'ordre public. Cependant, les habitants de la cité considèrent que cette violence risque malheureusement de durer tant que la misère sociale continue de caractériser encore la vie de ces habitants. Il faut savoir que plus de 1 500 familles vivent dans des appartements dont la superficie ne dépasse guère en moyenne les 42 m2. Des promesses de relogement ont été bel et bien émises par les autorités de la commune d'El Madania mais sans jamais connaître des suites concrètes. Récemment, 70 nouveaux logements ont été édifiés sur le territoire de la commune et seulement 3 familles de la cité de Diar Chems en ont bénéficiés. C'est dans ce contexte peu reluisant que des familles de la cité ont tenté de construire sur le stade, situé en contrebas de la cité, des constructions illicites. A ce moment, les autorités ont intervenu pour les démolir. Ce qui a suscité le mouvement de protestation que l'on connaît aujourd'hui. Néanmoins, on ne peut que déplorer cette poussée de violence qui s'est soldée par des blessés graves, hier au moins 5 policiers ont été grièvement blessés, et des arrestations. Aussi, on ne peut cautionner la manipulation de ces gosses par des adultes qui lançaient du haut de leurs fenêtres des youyous encourageants ! Ce n'est certainement pas ainsi qu'on peut obtenir ses droits sociaux… A. S.