De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili De guerre lasse et après avoir usé des essentielles voies de recours légales et réglementaires, les 14 élus de la municipalité du Khroub (majorité absolue), toutes obédiences politiques confondues, ont décidé de saisir le ministre de l'Intérieur, gardant intacte la conviction d'obtenir une réponse à leur requête. Une requête au demeurant simple et dûment argumentée dans la mesure où, parmi les 14 membres de l'assemblée qui ont exprimé un vote de défiance à l'encontre de Hamdani Yahiaoui, premier édile, six appartiennent à son parti (FLN). C'est dire que, si ces élus du même camp ont décidé de ruer dans les brancards, ce n'est certainement pas par simple caprice ou humeur vagabonde mais que bel et bien la situation n'est pas au mieux dans une institution dont la réputation de pratiques outrancières de copinisme, de népostisme en guise de sésame et une gestion anarchique -si tant est qu'il existe d'abord une gestion-, des décisions à géométrie variable, dilletantisme, amateurisme cohabitent dans une alchimie explosive. Saisis dans les formes par les élus, ni le chef de daïra et encore moins le wali n'ont réagi même si l'annonce d'une visite de ce dernier, il y a une dizaine de jours, avait laissé croire qu'enfin les autorités locales «bougeaient». Une annonce, une annulation, une nouvelle annonce et une ultime annulation avaient toutefois réfréné les ardeurs de ceux qui, à un moment, ont cru que ce déplacement s'inscrivait dans une réaction positive de l'administration qui aurait pour aboutissement la désignation d'un nouveau président… d'autant plus qu' à cette rencontre avaient été conviés les élus… forcément et les représentants des comités de quartier. Dans la requête formulée au département de M. Zerhouni, les élus ont même souhaité avoir une réponse dans les dix jours qui suivaient leur envoi. Un délai qui devrait expirer jeudi prochain. Mais un délai qui, en réalité, n'est que de pure forme en ce sens qu'il est difficile d'imaginer quels pourraient être les autres moyens auxquels recouraient les élus pour voir aboutir leur revendication. En tout état de cause, quelle que soit la nature de la décision prise à hauteur du ministre de l'Intérieur, elle viendrait, au-delà certainement de donner, en faveur ou en défaveur des élus, un épilogue à une situation qui traîne en longueur depuis des mois, surtout apporter la preuve qu'il existe un vrai problème de gestion administrative dans la wilaya de Constantine et surtout une confusion des attributions et un manque flagrant de perspicacité, pour ne pas dire d'incompétence, de l'administration locale, sachant la clarté du problème posé par les élus révoltés contre un maire omnipotent, dont la réputation de «corrompu» est facilement mesurable à l'aune de ses présences quasi régulières dans les prétoires en tant que personne estée par de tierces parties. Comme nous l'avions souligné dans un précédent article, toujours selon les élus, il semblerait que «sa chute en fait remettrait en cause de gros intérêts et conclurait à une théorie des dominos au sein des clans qui le protègent ou sont tenus de faire en sorte qu'il ne les entraîne pas dans sa chute. D'où notre conviction que, si nous gagnons la bataille que nous menons, nous aurons réalisé un véritable miracle».