Depuis janvier 2009, le nombre de demandeurs algériens de visas déposés auprès de l'Ambassade de Grande Bretagne à Alger a atteint 11.000 contre 16.000 en 2008. Sur les 11.000 dossiers, 60 % ont été jugés recevables contre 80 % l'année précédente. C'est ce qu'a révélé hier la chargée des affaires de la migration à l'ambassade, Mme Sandy Belfitt, lors d'une rencontre avec quelques organes de presse. S'il est plus difficile d'évaluer le nombre d'Algériens illégalement installés en Grande-Bretagne, celui des demandeurs d'asile politique a été estimé, en revanche, d'avril à juin 2009, à 55, fera-t-elle savoir. Sur ce nombre, aucun dossier n'a été accepté, dès lors que 35 d'entre eux ont été rejetés, dont 5 au motif que leurs auteurs résidaient déjà dans un pays étranger tiers. Pour le reste, 15 en l'occurrence, ce sont les intéressés eux-mêmes qui ont retiré leurs dossiers. Sur un total de 5 400 étrangers refoulés chez eux en 2008, 308 sont des Algériens, dont quelques-uns sur leur propre demande. La responsable britannique fera savoir, par ailleurs, qu'il existe 200 Algériens détenus en Grande-Bretagne pour des délits relevant du droit commun. Mme Belfitt a particulièrement insisté sur la détermination du gouvernement de son pays à combattre le phénomène de l'immigration clandestine qui concerne tout aussi bien le Royaume-Uni que le reste de l'Europe. Cela, explique-t-elle, se fait à travers une nouvelle structure, l'Agence des frontières du Royaume-Uni, présente dans pas moins de 39 pays émetteurs de flux migratoires et depuis 6 mois en Algérie. Car, comme elle le reconnaîtra elle-même, la coordination entre les deux gouvernements à ce sujet n'est pas encore claire, d'ou la nécessité de mettre en place une stratégie commune dans ce sens. Dans le cadre de nouveau mécanisme, une visite a été effectuée par l'intervenante en Grande-Bretagne pour examiner la situation de la communauté algérienne établie légalement et illégalement dans ce pays, en concertation avec la représentation diplomatique algérienne à Londres et les délégués de la diaspora algérienne. A l'instar de nombreux pays européens, comme la France, l'Espagne et l'Italie, le Royaume-Uni compte plusieurs centres de rétention des clandestins, dont le nombre a été revu à la hausse conséquemment à l'augmentation des immigrants clandestins qui réussissent à traverser la Manche. Cela étant, le séjour de ces derniers dans ces établissements ne dépasse pas les six mois contre quelques années auparavant, assure Sandy Belfitt. Cette dernière tient à préciser que tous les candidats à l'expulsion ont le droit d'introduire des recours s'ils s'estiment lésés, c'est ce qui fait que la procédure d'expulsion peut prendre du temps avant d'être menée à terme. Par ailleurs, l'intervenante fera part de l'engagement de son pays à participer à la lutte contre l'immigration clandestine dans la région subsaharienne étant donné qu'une partie de ceux qui migrent vers d'autres pays européens comme la France, l'Espagne, l'Allemagne… finissent par tenter de traverser la Manche de manière illégale. Ce processus en est encore à ses premiers balbutiements et nécessite un long travail de concertation pour aboutir à des actions concrètes s'agissant du contrôle des frontières. Une première réunion a eu lieu, dans cette optique, en septembre dernier, avec les ministres des affaires Etrangères des pays concernés, apprend-on de la conférencière. M. C.