à chaque fois que cinéastes et cinéphiles se rencontrent, immanquablement, le débat en arrive aux ciné-clubs et, évidemment, à la nécessité de les relancer et même d'en créer de nouveaux. Il en existe bien quelques-uns à Alger, Oran et dans d'autres villes, mais ce sont plus des îlots que des centres irradiants du 7ème art. Et pour cause, ne s'y intéressent que les quelques inconditionnels et accros du cinéma qui animent et alimentent ces ciné-clubs. Aucune institution, locale ou centrale, ne s'en occupe, malgré les nombreux appels et sollicitations. Le dernier appel en date est venu de Saïda. Dans le cadre des Journées cinématographiques du film algérien, qui se sont clôturées jeudi dernier, des cinéastes ont animé une table ronde à la maison de la culture Mustapha Khalef de la ville qui, comme nous l'avions dit précédemment, n'a pas manqué d'aborder la problématique des ciné-clubs en Algérie. A ce sujet, le réalisateur Hachemi Assad, également commissaire du Festival international du film amazigh, a plaidé pour la réactivation du rôle des ciné-clubs et la réforme du cadre législatif du travail cinématographique, qui s'avèrent nécessaires pour nous adapter aux nouvelles donnes. Toutefois, M. Assad mettra un bémol en affirmant que l'Etat a déployé des efforts pour relancer le cinéma. Pour étayer son propos, il citera l'institution des festivals nationaux de cinéma, comme c'est le cas du Festival du film amazigh et de celui de Taghit, «ce qui contribue à donner un nouveau souffle au cinéma et motive les professionnels», dira-t-il. Pour sa part, le cinéaste Belkacem Hadjadj soulignera l'action de la télévision algérienne qui, depuis 2000, encourage les films algériens. Il en est de même pour certaines entreprises économiques nationales qui soutiennent les cinéastes. Cependant, M. Hadjadj appellera à plus d'aide et d'encadrement des initiatives et ce, sous forme de fonds de soutien en vue de garantir plus de performance. Par ailleurs, le cinéaste affirmera que la relance du cinéma algérien doit être perçue et abordée sous une vision globale, en tant que filière industrielle composée de plusieurs segments, dont celui commercial et qu'à ce propos il s'agira de trouver des sources de financement pour réaliser les montages financiers nécessaires à la réalisation d'œuvres cinématographiques. En fait, il s'agit de s'adapter aux mutations et d'intégrer les développements intervenus dans tous les domaines, dont celui des équipements pour épargner aux producteurs le recours aux laboratoires spécialisés à l'étranger. Le professeur universitaire et cinéaste Mohamed Bensalah a souligné, pour sa part, les mutations positives qu'a connue le septième art en Algérie, à l'instar des autres pays méditerranéens en matière d'adhésion de la femme, dont le rôle ne se limite plus au script et au montage mais qui investit la mise en scène et la réalisation, comme c'est le cas de la scénariste et réalisatrice Mina Guessar. Le théâtre régional El Feth a abrité la cérémonie de clôture des Journées du cinéma algérien devant un public nombreux venu apprécier la projection du film Voyage vers Alger de Abdelkrim Bahloul, un enfant de Saïda, avant d'assister à une sympathique réception animée par des groupes locaux. Pour rappel, les Journées du cinéma algérien, organisées à l'initiative de la direction de la culture et de l'association locale de loisirs scientifiques et culturels, ont permis de faire le point sur la réalité du cinéma algérien et ses perspectives. R. C.