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«Le cinéma aide à construire une mémoire»
HABIBA DJAHNINE (KAINA CINEMA) À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 06 - 06 - 2006

«On vient d'acquérir un fonds documentaire et de films qui sera mis gratuitement à la disposition de tous les ciné-clubs du pays».
Lycéenne déjà, avec d'autres filles et notamment de ses soeurs passionnées de cinéma, elle a contribué à l'ouverture de la cinémathèque de Béjaïa. Aujourd'hui, elle réalise des documentaires. Elle vient de finir un film documentaire intitulé Lettre à ma soeur dédié à sa soeur Nabila, assassinée à Tizi Ouzou, il y a quelques années par les terroristes. Présidente de l'association Kaina Cinéma de France qui organise au côté d'une autre association (de Béjaïa) les rencontres cinématographiques, depuis quatre ans, elle évoque ici son rôle, des formations prodiguées lors de stages destinés aux jeunes cinéastes par ailleurs et les objectifs tracés de par cet événement majeur...
L'Expression: Alors cette année, vous avez décidé de placer la 4e édition des rencontres cinématographiques sous le signe de la mémoire. Pourquoi ce choix?
Habiba Djahnine: La question de la mémoire est très chère à notre coeur. Notre idée est qu'il faut transmettre. Et pour transmettre, il faut se souvenir. Il ne faut pas que nos souvenirs partent et soient phagocytés par l'amnésie. Notre idée part du principe que le cinéma aide à construire une mémoire, parce que les images fixées sur n'importe quel support c'est autant d'éléments d'aujourd'hui et pour demain pour mettre en place justement des images. Par exemple, de toute façon c'est très basique, on ne va pas aller faire de très grands discours. Aujourd'hui, les courts métrages qui sont faits par des jeunes cinéastes que vous avez rencontrés cette année et l'année dernière notamment, imaginez dans 20 ans, pour connaître par exemple ce qui s'est passé à cette période de la vie, on va aller les regarder ; ils vont nous apprendre comment on s'habillait, comment on pensait, on parlait, quelles étaient nos préoccupations et comment on a évolué. C'est très important. La question de la mémoire est fondamentale pour nous et pour notre pays. D'autant plus qu'ils s'est passé énormément de choses en Algérie. D'abord, toute la guerre de libération et ce tant que cela peut susciter comme débat, comme complexité car nous avons toujours eu qu'une seule version des faits et en plus des quinze années terribles qu'on vient de passer faites de crimes, viols, de délits, de répressions politiques et de pressions en matière sociale, etc. A mon avis, il faut se souvenir et en parler pour régler tous ces traumatismes qui sont en train de hanter notre vie parce que, effectivement, aujourd'hui si les jeunes se sentent incapables de faire des choses parce qu'on leur a dit qu'ils étaient des incapables. Donc, aujourd'hui, on dit à nos jeunes: vous êtes capables de faire des choses. Prouvez-le. Et prouvons-le ensemble. On s'entraide pour que tout cela soit mis en place et que ça fonctionne.
Cela s'organise d'autant plus sous forme de stage destiné aux jeunes cinéastes en herbe. La formation, nous l'avons constaté, est un des points nodaux de ces rencontres...
Le volet de la formation est extrêmement important. On s'est rendu compte depuis un petit moment. D'abord, il n'y a pas d'école de cinéma en Algérie. C'est une réalité. Les jeunes de Béjaïa et d'autres villes d'Algérie ont besoin de remettre le pied à l'étrier par rapport à la filière cinématographique. Or, pour apprendre le cinéma, il faut commencer par le Ba-ba, le début du début, c'est-à-dire la formation. C'est pourquoi depuis la première édition, on a monté des ateliers de formation pour l'éveil au regard cinématographique. C'est très symptomatique de ce qu'on a envie de faire. Donc, l'éveil cinématographique à travers une connaissance de l'histoire du cinéma pas de façon théorique mais à partir des images, c'est-à-dire de la première caméra qui a été posée pour saisir des images jusqu'à aujourd'hui. L'année dernière, on avait fait un travail fabuleux sur l'histoire du documentaire qui est un genre cinématographique qu'on défend énormément et puis on essaye ainsi d'aider les jeunes réalisateurs qui font des courts métrages à ce qu'ils aient une culture cinématographique beaucoup plus large, internationale et en même temps on n'oublie jamais notre patrimoine, c'est-à-dire le cinéma algérien parce qu'on trouve que c'est une matière très intéressante.
Comment évaluez-vous le travail entrepris depuis la première édition de ces rencontres cinématographiques?
Il y a plusieurs indicateurs. D'abord, l'association Project'Heurts depuis le début animait un ciné-club tous les mois. Maintenant, c'est tous les 15 jours. Elle a monté différents événements. Il y a eu la nuit du court métrage, des avant-premières de films algériens, des cycles de films notamment de Youcef Chahine et d'autres cinéastes de niveau mondial. Cette régularité montre bien le progrès. Ensuite ce progrès, on le voit bien dans la naissance des ciné-clubs qui existent au niveau national. Maintenant, le ciné-club de Timimoun existe, de Sidi Bel Abbès aussi, de Mostaganem, de Bouzeguène, Sétif, Constantine, Alger et j'en oublie sûrement. Ce sont toutes des personnes qui sont venues depuis la première édition, se former à Béjaïa...
Si vous devez faire un bilan, quelles évaluations faites-vous sur vos activités?
Un point important: On vient d'acquérir un fonds documentaire et de films ; de 150 films en VHS et en vidéo qui nous ont été donnés gratuitement et qui vont être mis gratuitement à la disposition de tous les ciné-clubs qui existent au niveau national, sans compter qu'il y a à peu près 300 livres sur le cinéma. Il y a beaucoup de documents pédagogiques autour du cinéma. Ce fonds va être géré en partenariat avec le Cidef (Centre de documentation pour les enfants et les femmes) qui se trouve au Sacré-Coeur (Alger). Ce fonds de Kaina Cinéma est là, il existe. Notre objectif est donc de créer un réseau de cinéma, de faire en sorte que les gens soient solidaires entre eux pour s'échanger et faire la circulation non seulement des réalisateurs, des oeuvres, faire des programmations communes et partager les expériences. Tout ça est pour nous important pour construire un tissu au niveau national, de personnes qui vont animer des ciné-clubs. Notre objectif ensuite c'est vraiment au cas par cas, monter des formations au niveau local. Pour l'année prochaine, avec l'association Etoile d'Akbou, on voudrait bien monter une formation d'animateurs, de ciné-clubs. A Timimoun régulièrement, j'y vais pour monter des formations avec les animateurs. On voudrait bien aussi monter des ateliers de réalisation mais beaucoup plus longs que ce qu'on est en train de faire ici pendant les rencontres, des ateliers qui pourront durer trois mois ou six mois. On ne va pas remplacer une école de cinéma parce que rien ne remplace une école de cinéma mais cela peut contribuer à découvrir grâce à ça des talents, des personnes qui ont des idées, qui ont envie d'apprendre et d'approfondir leurs connaissances.


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