De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que la wilaya de Bouira dispose d'un riche répertoire de noms de personnalités, dont des valeureux martyrs de la révolution et des hommes historiques ou d'autres qui sont connus dans le domaine de la littérature et de la culture, depuis des années, la désignation de plusieurs cités de logements, de quartiers et de ruelles, s'effectue encore par le nom de l'entreprise qui a réalisé tel ou tel édifice ou par le nom du propriétaire terrien qui s'est vu exproprié par l'Etat. Pis, des cités qui sont habitées depuis les années 80 sont désignées par un chiffre qui correspond au nombre de logements construits. Une chose qui ne semble pas trop désemparer certains citoyens locataires et des opérateurs qui ont élu domicile dans ces cités. En effet, on peut souvent lire dans certaines annonces affichées dans les kiosques «ouverture d'un cabinet médical à la cité des Ecotec, près de l'ex-cité OPGI», ou «vente d'un logement de la cité des 30 lots de la rue Sorecal», des indications qui ne veulent rien dire pour les habitants de la ville, alors qu'elles constituent un embarras aux visiteurs, pour se repérer ou trouver le lieu indiqué. Sur un autre registre, des citoyens n'ont pas cessé de se plaindre contre la réception tardive ou du renvoi de leur courrier. Au niveau de la poste, les responsables trouvent le verbe facile d'une fausse adresse, inscrite sur la lettre par l'expéditeur, mais certains n'hésitent pas à parler des difficultés rencontrées par les agents dans la distribution du courrier, dans une localité qui se développe à une vitesse vertigineuse sur le plan urbanistique, mais qui demeure sans âme. Sur certaines lettres, il n'y a qu'«un nom, un prénom plus le terme 1100 logements» ; alors retrouver le destinataire de la lettre dans un quartier de plus de 10 000 habitants, veut dire qu'on peut retrouver une aiguille dans une botte de foin, ajoutent les postiers. Ce cas ne s'applique pas uniquement au chef-lieu de wilaya, mais il est général aux grandes agglomérations de la wilaya où la très grande majorité des cités se définissent par des chiffres, cité des 1100 ex-Ecotec, la cité des 56 lots, des 70/400, des 280 Cnep, la cité des 132 logements Aadl ; enfin tout ce qui peut provoquer le tournis aux visiteurs des lieux. Cette évolution ne se fait pas sans quelques répercussions négatives sur l'ensemble des agglomérations de la wilaya. Cette situation ne semble pas non plus faire réagir les autorités, alors que les occasions et les fêtes ne manquent pas au long de l'année, et qu'il ne suffit pourtant d'un simple avis favorable d'une commission communale ou de wilaya de dénomination. Pour des citoyens, la désignation des cités et autres édifices doit en principe être effectuée dès le lancement du projet, afin de permettre aux différents services et aux citoyens de localiser les nouveaux immeubles et les équipements réalisés. Toutefois, il y a lieu de noter que, depuis ces derniers mois, nous avons constaté un nombre d'opérations d'attribution de noms à certains édifices publics tels que le centre universitaire de Bouira baptisé du nom du colonel Mohand Oulhadj, la nouvelle maison de culture qui porte le nom de Ali Zamoum. Dans ce sillage, selon nos informations, la célébration du 1er Novembre, l'anniversaire du déclenchement de la révolution qui sera fêté dans quelques jours, va être marqué par la désignation de nombreux édifices publics, de places publiques et de rues, du nom des personnalités qui ont marqué l'histoire du pays. Cependant, il y a lieu de signaler que quelques opérations de dénomination effectuées par le passé se sont avérées un vrai bricolage alors que quelques noms attribués à des cités ou à des édifices sont déclarés comme méconnus et ne facilitent guère la tâche aux visiteurs.