De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les travaux que la direction de la culture de la wilaya de Bouira veut lancer au niveau de Sour El Ghozlane pour la restauration des sites historiques -dont les quatre portes et la muraille pour leur inscription au patrimoine national des sites archéologiques- n'ont pas encore démarré. L'implication des scientifiques se pose avec acuité, du fait du rôle qu'ils peuvent jouer dans la recherche, les fouilles et les analyses qui entrent dans la restauration et la préservation des monuments historiques. Selon nos sources, les compétences humaines dans cette wilaya sont pour le moment utilisées dans l'administration (archives et aspect législatif). Cela est dû à l'absence de musée ou d'un quelconque centre de recherche spécialisé dans la restauration et la préservation d'objets, de biens et de documents qui font partie du patrimoine culturel matériel et immatériel. Le directeur de la culture nous indiquera que le secteur emploie sept archéologues, dont trois à titre permanent et quatre dans le cadre du CPE (contrat de préemploi). Plusieurs diplômés de l'Institut national d'archéologie sont d'ailleurs inscrits au chômage, alors que d'autres ont préféré travailler ailleurs. Le responsable de la direction de la culture a d'autre part indiqué que les travaux de restauration au niveau de Sour El Ghozlane seront réalisés par des entreprises spécialisées. Ces dernières sont originaires d'autres wilayas et comptent plusieurs ingénieurs et archéologues de grande expérience dans ce domaine. Car le secteur de la PME à Bouira ne compte pas d'entreprises locales spécialisées dans ces travaux de restauration. La wilaya compte comme sites historiques : le mausolée de Takfarinas dans la commune d'El Hakimia (sud de Bouira) et le fort turc à Draa El Bordj (chef-lieu la wilaya). Ces sites ont une grande importance culturelle et touristique du fait des ressources financières supplémentaires qu'ils peuvent apporter aux collectivités locales. Cependant et jusqu'à une date récente, les autorités locales se limitaient juste à garder ces sites et à les protéger de l'invasion du béton ou d'autres destructions de la part des citoyens. Au niveau de Bouira, après des années d'abandon, le fort turc n'attire presque pas de visiteurs. Situé près du cimetière et non loin de la cité administrative, le fort dénommé aussi bordj Hamza, est à l'état de chantier. Le site a été clôturé dernièrement et des travaux d'urgence ont été entrepris par la commune pour le nettoyage du site et le triage des pierres éparpillées partout en attendant les travaux de restauration, dont les études ont été confiées, en juillet 2007, à Atrium, un bureau spécialisé dans le domaine. L'enveloppe financière estimée à plus de 33,9 millions de DA couvre les travaux de réfection et l'érection d'un musée, indique la direction de la culture. Les animateurs de l'association «Histoire et archéologie» de Bouira affirment que le fort turc a fait dernièrement l'objet d'une attention particulière en ajoutant que «la wilaya de Bouira dispose de plusieurs vestiges historiques, mais hélas, longtemps abandonnés et non protégés. Il ne subsiste que quelques morceaux qui témoignent du passé historique de la région». Ladite association indique que cet abandon explique quelque peu le désintérêt porté par le citoyen aux sites historiques. Ajoutons à cela l'absence, au niveau local, d'agences touristiques spécialisées dans les visites des lieux archéologiques ou tout autre organisme qui se chargerait de la promotion de ce créneau très porteur et fort rentable sous d'autres cieux.