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L'amnésie par les rues
La population donne «ses» noms aux rues à Tizi Ouzou
Publié dans La Tribune le 24 - 10 - 2009

De notre correspondant à Tizi Ouzou
Lakhdar Siad
Les noms des villes, des rues et de toutes sortes de voies de communication reflètent en premier lieu l'identité et l'histoire de chaque pays et sont aussi les signes extérieurs de domination ou de pouvoir, de règne et de choix idéologique national ou international. A titre d'exemple, l'empire romain avait donné ses propres noms aux contrées sud de la Méditerranée sous son emprise, dont l'Algérie et, à partir de 1830, la France a francisé les noms des villes importantes, faisant rétrograder dans l'oral les appellations d'origine locale. La ville d'Azeffoun, à l'extrême est de Tizi Ouzou, durant le règne d'Auguste, avait pris le nom romain de Rusazus puis Port Guyedon, du nom d'un officier supérieur de l'armée coloniale française.
En Algérie, donner des noms à des rues était devenu l'un des moyens de propagande politique et de vulgarisation des idées en vogue au sein du système depuis le cessez-le-feu en 1962 ; le FLN avait presque tout prévu pour effacer l'histoire récente et les grands épisodes de l'histoire ancienne du pays afin de mieux affaiblir les opposants et asseoir son pouvoir absolu. Le pouvoir en place avait profité à l'époque de la conjoncture internationale, marquée les guerres d'indépendance et l'adoption en vogue du système socialiste ou communiste, pour faire oublier, aux yeux de l'opinion, ses premières dérives autoritaires. L'entrée en conflit de la Wilaya III historique, (représentée par la Kabylie) avec l'armée des frontières n'avait pas facilité l'évolution des rapports entre ces deux entités politiques.
Tout était en fait mis en place pour effacer ou, du moins, cacher aux générations montantes le rôle avant-gardiste de la Kabylie dans le mouvement de libération. A commencer par ses hommes les plus en vue. Si la France a francisé les noms des villes et rues de Kabylie, à partir de 1962, la politique d'«arabisation de l'environnement» a touché ces cibles visibles et utiles pour faciliter aux habitants les repères et la localisation des sites. Même si cette chasse aux historiques dans les rues de la région n'avait pas atteint l'ampleur contenue dans les manuels d'histoire, l'on concédera quelques «concessions» à la population locale à travers quelques noms d'historiques kabyles pour pouvoir ainsi continuer en douce le travail d'aliénation générale progressive.
Qui décide de ces noms ? On cite deux directions de wilaya, la DAL (direction de l'administration locale) et la DRAG (direction de la réglementation générale) en plus de l'ONM (Organisation nationale des moudjahidine) qui ont un pouvoir de débaptiser les rues.
Ce choix crée certainement un déséquilibre dans l'attribution des noms étant donné que les organisations et les acteurs indépendants de la société civile sont exclus. Cet écart dans la «commission» chargée de cette mission va se répercuter sur la société. La masse locale ne suit pas généralement les orientations du parti unique, elle se méfie, ne croit pas et se rebiffe lorsqu'elle en a ras-le-bol. Résultat ? Même les noms des célèbres résistants au colonialisme français donnés aux rues ne sont pas retenus par le commun des usagers qui préfère leur substituer des appellations qui, selon les situations et les raisons, reflètent mieux ses choix. Peut-être qu'il existe d'autres causes à cette tendance mais dans les faits, par exemple, la rue la plus fréquentée de Tizi Ouzou se dénomme officiellement Abane Ramdane mais la majorité des habitants la désignent par «Grand-rue», la rue Lamali «rue de l'hôpital» et rue Belhadj par «les douze salopards» (!) et tout récemment les «pôles» de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou par «université Hasnaoua, Boukhalfa, Hamlat Habitat, Bastos».
Il faudrait d'abord avoir une vraie ville avec de vrais établissements publics avant de penser à proposer des noms. Ce n'est pas le cas de Tizi Ouzou.


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