A l'époque, tout le monde s'était réjoui de ce projet. Il y a deux ou trois ans, il était question de la fermeture de la décharge d'Oued Smar à l'est d'Alger, véritable source de pollution de la capitale. Elle devait être entièrement rasée par une entreprise turque. Les travaux de fermeture et de réaménagement de la célèbre décharge devaient être réalisés par la société System Yapi Turquie pour plus de 6,4 milliards de dinars (65 millions d'euros). C'est le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire qui avait annoncé officiellement l'attribution de ce projet à cette société. Un projet que tout le monde le prenait au sérieux. Il était d'ailleurs attendu depuis longtemps car cette décharge portait un préjudice considérable à la santé des Algérois, notamment les riverains d'Oued Smar. Dans ce cadre, les autorités avaient décidé de fermer cette décharge gigantesque au cœur de la capitale et de la transformer en espaces verts et jardins publics. Malheureusement, c'était trop beau pour être vrai. Le projet traîne jusqu'à aujourd'hui et la décharge d'Oued Smar qui existe depuis la fin des années 1970 ne cesse de s'étendre sur des dizaines d'hectares. Les odeurs nauséabondes qu'elle dégage polluent toujours une très grande partie de l'est et de l'ouest d'Alger. Et décidément, cela risque de perdurer. «Nous n'avons aucune autre alternative. La réalité est simple : nous n'avons aucune autre solution de rechange», explique à ce sujet Abdelkader Fergui, responsable de la communication à Netcom qui ne se fait aucune illusion quant à l'éventuelle fermeture de la décharge d'Oued Smar. Mis à part la décharge d'Oued Smar et le centre d'enfouissement technique d'Ouled Fayet, Alger n'a pas où stocker ses ordures. Le problème dure depuis longtemps et jusqu'à maintenant aucune solution concrète n'a été mise en place. Certes, ces dernières années, quelque 60 centres d'enfouissement technique ont été créés jusqu'à ce jour à travers le territoire national. Mais aucune garantie n'est fournie quant au bon fonctionnement de ces centres. Quant à Alger, c'est toujours le système D qui prime pour se débarrasser de tous les déchets qui sont produits. «Des solutions existent pour nous soulager. Mais elles sont rarement mises en œuvre. Pourquoi les incinérateurs des hôpitaux ne s'occupent-ils pas des déchets hospitaliers ? Dans les ordures, on trouve tout le temps ces déchets. Et puis, Alger a besoin de centres de transit des déchets. Dans ces centres, des déchets seront triés et expédiés vers la décharge. Des citoyens pourront aussi s'orienter vers ces centres pour déposer des déchets organiques ou autres. Pour résoudre la problématique du traitement des déchets, il faut au moins trois ou quatre de ces centres de transit à Alger», relève encore Abdelkhader Fergui. Sans ces centres, Alger continuera à étouffer sous ses ordures d'autant plus que tous les centres d'enfouissement technique promis jusque-là à la capitale n'ont pas encore vu le jour. Reste à savoir enfin si les autorités publiques sauront trouver une alternative sérieuse au problème de la décharge d'Oued Smar.