L'état de l'environnement à l'échelle nationale devient plus que jamais inquiétant. Les banlieusards d'Alger ne seront plus incommodés par les mauvaises odeurs, du moins pour quelque temps. En attendant sa fermeture définitive et la mise en place de deux centres d'enfouissement technique à Alger, les pouvoirs publics ont pris la sage décision de fermer temporairement la décharge publique de Oued Smar. Cette décision est dictée non pas pour des raisons environnementales et écologiques mais pour des raisons techniques. «Cette fermeture est dictée par les difficultés d'accès aux quais pour les camions en raison de l'entassement des déchets suite aux dernières précipitations enregistrées dans la capitale», a souligné à l'APS, M.Mohamed Ayati, inspecteur général à Netcom. Regrettant l'absence de sites appropriés pour accueillir son transfert et en attendant la fin des travaux de réaménagement, M.Ayati a affirmé que la réouverture de ladite décharge se fera dans les prochains jours. Néanmoins, force est de reconnaître que la décharge de Oued Smar n'est plus en mesure de contenir les tonnes de déchets déversés chaque jour par l'ensemble des communes de la wilaya d'Alger et des différentes entreprises industrielles. Mise en service en 1978, la durée maximale d'exploitation d'une décharge «ne saurait dépasser vingt années», précise le responsable qui souligne la nécessité de fermer cette décharge même si le responsable reconnaît sur un ton nuancé que la décharge de Oued Smar fonctionne conformément aux normes de préservation de l'environnement et de la santé du citoyen. Bien que gestionnaire depuis juin 2001, il est pour son éventuelle transformation en centre d'enfouissement, cependant il admet la nécessité de la mise en place d'autres sites obéissant aux normes et caractéristiques des décharges. Certes, Netcom a procédé à l'assainissement de ce centre en créant des tunnels pour l'enfouissement des déchets ménagers, dotés d'un système de drainage des eaux et des cheminées pour l'évacuation des odeurs découlant de la décomposition des déchets, mais il reste que la meilleure chose n'est autre que la fermeture pure et simple de cette décharge publique, qui ne cesse d'être la source de tant de maux, et la création de vrais centres d'enfouissement. En effet, la décharge publique de Oued Smar recevait près de 1,2 million de tonnes de déchets par an, alors que l'actuel centre reçoit un peu plus de 400 tonnes par jour de déchets ménagers seulement. Pour le responsable de Netcom, «le problème ne réside pas dans l'absence des centres d'enfouissement, mais plutôt dans les méthodes de leur gestion». Cependant, il reconnaît que la wilaya d'Alger nécessite au moins quatre centres d'enfouissement technique des déchets pour «éviter la saturation de la décharge de Oued Smar, du centre de Oued Fayet et des différentes décharges communales». Il est à signaler que depuis la fermeture provisoire de la décharge de Oued Smar, la décharge des déchets ménagers se fait au niveau du centre d'enfouissement de Oued Fayet et de la décharge communale de Boudouaou dans la wilaya de Boumerdès. Les déchets solides constitués de gravats sont pris en charge par l'entreprise de maintenance et d'assainissement des routes (Asrout). Pour la prise en charge des déchets, il est prévu incessamment la création de deux nouveaux centres techniques d'enfouissement, l'un à l'est et l'autre à l'ouest d'Alger. Ces deux centres dotés de grands camions, d'une contenance de 8 mètres cubes chacun, de tunnels et de compacteur de déchets se chargeront, entre autres, du tri des déchets et du recyclage des matières solides et plastiques pour une éventuelle utilisation dans les activités industrielles. Ce qui devrait permettre la création d'emplois et la sauvegarde de l'écosystème. L'environnement, c'est... vital !