Photo : Riad Par Hasna Yacoub La grève des enseignants du Grand Sud, affiliés au Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), annoncée pour mardi prochain, est gelée. Après l'introduction du préavis de grève, le 19 octobre dernier, le syndicat a été appelé autour d'une table de négociations au ministère de l'Education nationale, jeudi dernier, où un accord a été trouvé. Il a ainsi été décidé le gel de la mise en application de la circulaire ministérielle, décriée par la famille éducative du Sud. Il s'agit, rappelons-le, d'une décision du ministère de l'Education de mettre à la disposition des enseignants désireux de s'installer dans la région du sud du pays 4 200 logements de fonction. Une décision prise dans le but de pallier le déficit en enseignants que connaissent les wilayas de cette région, notamment en langue française et en mathématiques. Sur une dizaine de wilayas concernées, quatre ont été retenues dans un premier temps : Tamanrasset, Illizi, Adrar et Tindouf. Les représentants du syndicat ont obtenu le gel de cette circulaire jusqu'à la tenue des concours de wilaya permettant de définir le déficit en enseignants dans certaines matières, qui ne peut être comblé localement. Le reste du quota des 4 200 logements, octroyé par la tutelle, devra, comme demandé par le syndicat, être mis au profit d'autres enseignants du Sud qui souffrent également du problème de logement. L'attribution se fera selon les critères établis par une commission mixte où siégeront «les vrais représentants des enseignants avec l'engagement ferme du ministère de revoir le quota octroyé à l'enseignement secondaire et technique», comme il est précisé dans le communiqué du SNAPEST. L'accord entre le ministère et le syndicat porte en deuxième lieu sur la surcharge du volume horaire et le prolongement de l'année scolaire jusqu'au 4 juillet. Les enseignants du Sud ont toujours demandé un volume horaire spécifique pour leurs écoles, notamment lors des grandes chaleurs. Ils avaient proposé au ministre de tutelle un volume horaire continu, c'est-à-dire de 7 h à 14 h, pour éviter les grandes chaleurs. Les enseignants ont également protesté contre le prolongement de l'année scolaire jusqu'au 4 juillet, au même titre que pour les régions du Nord, alors qu'entre le Nord et le Sud, il existe un grand décalage, notamment sur le plan climatique. «En juin, il fait très chaud et ce ne sont pas toutes les salles de classe qui sont climatisées», se sont plaints les enseignants du Sud. Ce problème, apparemment occulté par les responsables, ainsi que d'autres, les a poussés à déposer un préavis de grève. Mais, jeudi dernier, à l'issue des négociations avec le ministre de l'Education, M. Benbouzid, les deux parties ont décidé d'éviter «les solutions improvisées» et se sont mis d'accord pour faire un diagnostic général de l'ensemble des problèmes rencontrés par les enseignants du Sud et ce, à travers l'organisation de deux journées d'étude durant le mois prochain, dans l'une des régions du sud du pays. Après ces négociations, le SNAPEST, qui a consulté sa base, a décidé de geler son mouvement de protestation en attendant la mise en application des promesses des pouvoirs publics.