De notre correspondant à Constantine A. Lemili «Pour nous, participer à l'effort d'exportation nationale hors hydrocarbures n'est pas une innovation. C'est une action qui figurait dans notre stratégie déjà lors de la création de l'entreprise, un challenge à atteindre parce qu'au bout nous étions persuadés d'y parvenir et enfin sa matérialisation parce qu'il y avait énormément de conviction derrière. De plus, il y a le facteur humain qui a pesé dans tous les choix que nous avons faits, que l'entreprise a fait car il s'agit aussi et surtout d'un travail d'équipe.» Qui peut lancer non sans réel aplomb une telle affirmation et avec un tel détachement ? Belhadj Mostefa Touffik, chairman de AAHP, laboratoire de recherche et de mise au point de produits pharmaceutiques doublé d'une entreprise à l'extension indéfinie eu égard à l'évolution sans cesse grandissante des activités.Notre interlocuteur exulte et a, en fait, toutes les raisons de le faire parce que, dans au plus tard un mois, Algerian,Animal Health Product entame la fabrication de produits stériles injectables. «Une première non seulement en Algérie mais plus particulièrement en Afrique» soulignera notre interlocuteur qui s'attend, légitimement, à un retour d'écoute retentissant en ce sens qu'une telle performance n'est pas à la portée de n'importe quel laboratoire, notamment en Algérie et surtout en raison de la somme d'efforts consentis pour parvenir à ce résultat. Il nous fera part de la nature des investissements faits sur le plan matériel, financier en s'appesantissant plus particulièrement sur celui humain, l'abnégation du personnel de production et de celui du soutien, toutes natures confondues, pour la réussite d'un challenge auquel il reste persuadé que «les services concernés de l'Etat vont accorder beaucoup d'intérêt dans la mesure où il va résorber si ce n'est dans leur intégralité, au moins dans leur grande majorité les besoins nationaux en matière de produits stériles injectables». Rappelons effectivement que AAHP avait intéressé au premier degré le président de la République qui y a fait une escale d'appréciable durée lors d'une de ses visites de travail dans la wilaya de Constantine. Dès lors, les différents départements ministériels de la santé, de l'agriculture, de la planification et de la promotion des investissements qui, certainement, ont dû voir venir des performances annoncées, voire claironnées, n'ont pas manqué de garder l'œil sur une entreprise sur laquelle il fallait certainement compter dans un avenir proche. «Il y a déjà 5 ans, AAHP était en avance sur Saïdal et nous pouvons dire que, malgré notre jeunesse [l'entreprise a été créée en 1999, NDLR] nous comblons très rapidement le retard accusé jusque-là par le pays en matière de développement de la recherche et la mise au point de produits, non seulementfiables mais en disponibilité conséquente à même de répondre à des besoins nationaux (4 000 000 d'unités) quelle que puisse être la demande à venir.» C'est incontestablement grâce à son label et à la reconnaissance de ses pairs européens depuis l'octroi du…label GMP par l'Agence européenne du médicament ou ISO9001 version 2000… obligatoires sésames par ailleurs autorisant l'accès aux marchés internationaux. Pour éviter des pesanteurs de nature administrative, pour ne pas dire bureaucratique, AAHP dispose de son propre parc sous-douane installé à même le siège de l'entreprise social, une entreprise répartie sur une superficie de 3 900m2 «….et malheureusement, par manque d'espaces, nous étouffons, compte tenu du développement de nos activités. Nous avons été obligés en cours de route de sacrifier la salle de réunion et les espaces occupés par d'autres services en les regroupant. Ce que nous ne souhaitions franchement pas, étant donné, qu'autant le cadre de travail est agréable, autant les performances sont décuplées. Mais parfois la nécessité fait loi et, dans ce cas de figure, il y va de l'expansion technique et économique de l'entreprise», nous dira non sans regrets Belhadj Mostefa Touffik, qui enchaînera : «Il y a un terrain, idéalement placé pour nos activités parce que mitoyen. Toutefois et ce, malgré des promesses qui nous ont été faites par le wali de réfléchir à son octroi à notre profit, il semblerait que celui-ci [le terrain] ait été attribué à la DUC pour ses besoins de création d'un bureau d'études». Ce qui, effectivement, semble pour le moins paradoxal de privilégier la création d'un lieu d'activités inertes au détriment d'un autre de production. Et quel genre de production pour quelles retombées positives à plus d'un titre. Le patron d'AAHP n'en démord pas et, vaille que vaille, il sait qu'il s'est engagé comme il a engagé ses troupes dans une série de défis pour lesquels il est définitivement impossible de renverser la vapeur. Pour la simple raison qu'il s'agit d'entrer dans la postérité et «AAHP y entrera», conclura notre interlocuteur.