La baisse de la valeur du dollar face à la monnaie européenne qui a terminé le week-end dernier avec un record historique (1,5 dollar pour 1 euro), n'a-t-elle pas des incidences sur l'économie algérienne ? La dépréciation du dollar, qui devient «récurrente» depuis plus d'une année, est-elle préjudiciable à notre économie lorsque l'on sait que la majeure partie de nos recettes sont libellées en dollars (issues principalement des exportations d'hydrocarbures), tandis que plus de 60% de nos importations provenant de la zone euro (Euroland) sont payées en euros ? La réponse des experts est affirmative. En effet, l'économie algérienne, dont la croissance reste grandement tributaire du niveau d'équivalence du taux euro-dollar, subit de plein fouet, à l'instar des autres pays, les conséquences de la dégringolade du billet vert. «L'Algérie va enregistrer évidemment des pertes, car son économie est mono exportatrice», nous a affirmé un spécialiste en économie. La même source tient à nous préciser que, si la hausse de l'euro est très préjudiciable aux exportations européennes, elle l'est par ricochet aux échanges extérieurs et à la balance des paiements de notre pays, fortement chevillée aux taux dollar-euro. «Ce n'est pas l'euro qui grimpe, mais le dollar qui dégringole», estime-t-il. Devant une telle situation, fragilisée par une baisse substantielle du dollar, l'Algérie a-t-elle les capacités de redresser la barre ? Du côté des pouvoirs publics, la politique de taux de change doit être accompagnée d'autres mesures de politique économique visant à accroître la productivité et la diversification économique. Comme moyen de riposte, la Banque d'Algérie avait prôné la diversification des placements des réserves de changes pour ne pas subir la chute d'une monnaie internationale. Mais, selon les experts et autres spécialistes en la matière, la mise en œuvre de plusieurs mécanismes et d'une véritable politique monétaire pouvant faire face aux fluctuations des marchés mondiaux est de mise. Les mêmes sources mettent en exergue les prix des produits importés qui deviennent de plus en plus chers. «Le renchérissement des prix des produits importés est traduit par une hausse du taux d'inflation, ce qui pénalise davantage notre économie déjà vulnérable», ajoute un banquier.