Le phénomène de l'inflation galopante, en effet, est général ces derniers temps. Partout dans le monde, la valse des étiquettes est devenue monnaie courante et concerne toute la chaîne des produits de consommation et des biens de production. A la base de cette situation, il y a, entre autres, la flambée des prix du pétrole qui n'est pas près de s'arrêter. Et comme si cela ne suffisait pas, les marchés financiers sont secoués par une crise sans précédent, conséquence de la spéculation capitaliste et des incertitudes de la conjoncture internationale liées notamment à la politique étrangère et à l'économie des Etats-Unis d'Amérique qui ne cessent de pratiquer une politique de baisse des taux financiers. L'euro, la monnaie européenne, à laquelle est accroché le franc français (FF), a battu, hier, un record historique face au dollar (1, 3970 dollar l'euro), compromettant ainsi la compétitivité de nos économies, et nous condamnant à importer à bon marché l'inflation dans nos pays. Vers 18h30 GMT, l'euro s'échangeait à 1,3935 dollar, contre 1,3868 dollar lundi à 21h GMT. La devise européenne a bondi à des sommets jamais atteints juste après l'annonce de la décision de la Fed. Le précédent record remontait au 13 septembre à 1,3927 dollar pour un euro. La Banque centrale américaine a décidé de réduire son principal taux directeur de 5,25% à 4,75% et également de baisser de 50 points de base son taux d'escompte à 5,25%, invoquant une "augmentation de l'incertitude sur les perspectives économiques", liées aux turbulences sur les marchés financiers. La dépréciation du billet vert face à l'Euro est estimée à 401% durant ces dernières années. Une situation qui pourrait avoir des répercussions sur l'économie mondiale. Notre économie n'est d'ailleurs pas en reste, d'autant que notre exportation se font à 98% en dollars et les deux tiers de nos importations proviennent de la zone euro. depuis 4 ans, les économistes ont essayé, selon Abderrahmane Mebtoul, économiste algérien, de diversifier la source de la montée ; la flambée des prix du pétrole et du gaz d'une part, et la flambée des prix du blé et du lait, d'autre part. Des répercussions étaient évidentes sur la valeur des importations de notre pays. En ce qui concerne le lien entre le prix du baril de pétrole et l'envolée de l'euro, Mebtoul dira que "nous aurions plus de 90 milliards de dollars de réserves de change au début de ce mois de septembre qui vont vers 100 milliards de dollars. Mais en termes du parité de pouvoir d'achat, si on suppose que 70% de nos importations font en euro, ces importations auront coûté à l'Etat pas moins de 70 milliards d'euros" expliquera-t-il.