L'euro a atteint lundi un nouveau record à plus de 1,59 dollar. La vulnérabilité de l'Algérie vient du fait qu'elle est fortement dépendante des marchés internationaux. Près de 51,79% des importations de notre pays proviennent de la zone euro. La faiblesse du dollar ne sera pas sans conséquences sur l'économie nationale. La monnaie américaine continue à perdre de sa valeur devant la monnaie unique européenne, l'euro, qui a atteint un nouveau record à plus de 1,59 dollar lundi. De l'avis de nombreux acteurs de la scène économique algérienne, il faudra s'attendre à un renchérissement de nombreux produits à la consommation due, entre autres, à la dépréciation du billet vert, à l'envolée des cours de nombreuses matières premières et à la fragilité des marchés financiers internationaux. Le consommateur algérien sera frappé de plein fouet par cette situation. La vulnérabilité de l'Algérie vient du fait qu'elle soit fortement dépendante des marchés internationaux, notamment sur le plan alimentaire. L'impact se fera sentir dans la structure du commerce extérieur aussi bien au niveau des exportations que des importations. Ces dernières connaissent déjà une hausse en valeur, passant en quelques années du simple au double. Les principaux fournisseurs de l'Algérie sont situés dans la zone euro. Les pays de l'Union européenne sont les principaux partenaires de l'Algérie. Près de 51,79% des importations de notre pays proviennent de cette communauté. Les importations en provenance de l'UE ont enregistré une hausse de 21,17% passant de 11,7 milliards de dollars en 2006 à 14,2 milliards de dollars en 2007. Les entreprises situées dans cette région rencontrent des difficultés en raison de l'envolée de la monnaie unique européenne et font répercuter cette hausse sur leurs prix de revient. Résultat : l'Algérie payera plus cher ses importations. Ces dernières ont déjà atteint les 27,43 milliards de dollars en 2007 en progression de 27,88% par rapport à 2006, selon le Centre national de l'information et des statistiques (Cnis). Les économistes auxquels se joignent de nombreux opérateurs économiques algériens préconisent un changement dans la politique des importations en se tournant vers les pays avec lesquels les échanges commerciaux seront en dollars afin d'atténuer l'impact de la faiblesse du billet vert sur l'Algérie. D'autant plus que la hausse des cours du pétrole n'est pas de nature à amortir un tant soit peu la dépréciation de la monnaie américaine. En tant que pays producteur de pétrole, on ne peut qu'applaudir la tendance haussière des cours pétroliers, mais ce produit énergétique étant libellé en dollar qui est en chute libre, l'Algérie perd de son pouvoir d'achat. D'ailleurs, conscients de cet état de fait, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avaient décidé de maintenir le niveau de production actuel en mettant en avant la dépréciation du dollar. Pour que ces pays ne cèdent pas aux pressions des pays consommateurs, dont la première puissance mondiale, les Etats-Unis, c'est qu'ils ont senti qu'il y a péril en la demeure. L'on prévoit un ralentissement de l'économie mondiale induisant une baisse de la demande sur fond d'un imbroglio économique qui fait que la monnaie européenne, l'euro, gagne en vigueur et le dollar américain perd la sienne d'une façon substantielle. Dans ce contexte, l'Algérie voit ses capacités financières s'éroder de plus en plus, même si les autorités financières du pays ont assuré que les réserves de change qui, selon les dernières estimations, ont dépassé les 110 milliards de dollars sont gérées de façon à ne pas subir les retombées de la crise financière mondiale. Selon le discours officiel, outre en dollar, ces réserves ont été placées en yen, en euro, en livre sterling.