Instaurer un plan national de lutte contre le cancer est le seul souci des spécialistes en oncologie et de l'association El Amel d'aide aux patients atteints de cancer. C'est un véritable cri de détresse qui a été lancé, hier, par les professeurs Kamel Bouzid et Salah Eddine Bendib, respectivement chef du service d'oncologie médicale et chef du service d'imagerie médicale au niveau du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) au CHU Mustapha Bacha d'Alger. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée au centre de pressed'El Moudjahid, le professeur Bouzid a plaidé pour la tenue en urgence d'une conférence nationale afin d'initier plusieurs actions, dont le plan national de lutte contre le cancer et ce, précisera-t-il, avec l'implication des cancéreux des 48 wilayas. Cette décision devrait, selon lui, être prise par les hautes autorités du pays car il s'agit d'un geste politique. «Les circuits et les moyens de traitement sont inaccessibles dans des délais acceptables et 80% des cas arrivent au stade métastatique. D'ailleurs, il est urgent de procéder à une réorganisation de la prise en charge des cancéreux dans le pays, en y mettant les moyens nécessaires», précisera-t-il. De son côté, le professeur Bendib a déploré l'absence de dépistage de masse, de compétences nationales en mammographie de dépistage, alors que, soulignera-t-il, le parc de mammographes et d'équipements de radiologie est suffisant mais il n'est pas soumis à l'accréditation et au contrôle de qualité validé par l'Etat. D'où, fera-il savoir, il est important de «réglementer le contrôle de qualité en adoptant des textes». Il a été question également de la création d'un centre de dépistage à Alger, un projet pilote qui sera installé à la policlinique Mahieddine, dans la commune de Sidi M'hamed. Ce centre n'est cependant pas encore opérationnel faute d'équipement. Selon le professeur Benbouzid, il ouvrira ses portes d'ici au mois de janvier 2010 et prendra en charge gratuitement le dépistage de quelque 15 000 femmes âgées entre 40 et 69 ans, résidant dans cette localité. Cette opération sera généralisée à l'ensemble du pays dans les années à venir, a-t-il estimé. Il a également souligné la nécessité d'ouvrir deux autres services d'oncologie au niveau de la capitale pour une meilleure prise en charge des patients compte tenu de la faible capacité du CPMC. N. B.