A l'initiative de l'association El Amel d'aide aux malades du Cancer, une conférence de presse s'est tenue hier matin, au centre de presse d'El Moudjahid, en présence d'éminents spécialistes, à l'image du professeur Kamel Bouzid et du Professeur Bendib, chefs de service au CPMC. Le rôle primordial de la presse dans l'information et la sensibilisation y a été soulevé à maintes reprises par les intervenants. Selon le Pr Bouzid, «le cancer en 2009 est une maladie chronique, comme le diabète, l'asthme et l'hyper tension. On peut vivre avec tout en se soignant. Le hic, c'est que dans notre pays, cette maladie est dépistée généralement à des stades très avancés». Pour preuve, en France, 80% des cas de cancer du sein seraient dépistés au stade 1, alors qu'en Algérie 80% des cas le sont au stade 4. «Il faut aller chercher le cancer avant qu'il n'arrive», a déclaré le Pr Bouzid. A ce titre, il a été annoncé le lancement, en janvier prochain, d'un projet pilote de dépistage de masse. «15.000 femmes de la commune de Sidi M'hamed seront invitées à faire un test de dépistage gratuit. Ces femmes sont saines, elles n'ont rien demandé a personnes mais elles recevront des invitations pour participer à ce projet pilote», a annoncé le Pr Bouzid. Par ailleurs, il a été rappelé que les dépistages du cancer du sein sont conseillés à partir de 40 ans, à raison d'un test tous les 3 ans. A ce sujet, les deux spécialistes présents, peu avares en informations, ont révélé que sur 1.000 femmes qui subissent un dépistage, une seule a un cancer qui peut être guéri à 100% grâce à la mammographie. D'où l'importance de ce projet de dépistage de masse. Pour ce qui est des moyens engagés dans la lutte contre le cancer, les deux chefs de service ont fait remarquer à la presse que les Algériens bénéficient des meilleurs soins au monde en termes de médicaments et de produits hospitaliers. Certains accessoires dont bénéficient les Algériennes, comme le bio-marqueur, «n'ont été institutionnalisés dans les services de santé britanniques qu'au moyen de grèves de la faim», a-t-il ajouté. Malheureusement, selon lui, le manque de services d'oncologie dans le pays, et l'inexistence de certains matériaux donneraient lieu aux rendez vous éloignés et aux déplacements onéreux à répétition. «Nous avons demandé aux autorités concernées de créer des services d'oncologie et de traitement du Cancer. Il y a 25 ans, j'avais une vingtaine de malades, aujourd'hui mon service en compte 4.000. Ce n'est plus possible de continuer à ce rythme», a insisté le Professeur. Par ailleurs, les intervenants n'ont pas manqué de rappeler qu'une conférence nationale sur le Cancer s'impose. «Cette conférence doit englober tous les gens concernés, ou du moins leurs représentants. Car tous les Algériens sont concernés», a indiqué Kamel Bouzid.