Photo : Sahel De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Des changements brusques peuvent apparaître à travers le comportement d'une ou de toutes les tranches de la société pour témoigner de la présence de nombreux phénomènes inquiétants, lesquels exigent une intervention rapide des services concernés pour y remédier. Ces derniers temps, le phénomène des harragas continue de susciter l'intérêt des spécialistes en sociologie et dans d'autres domaines, lesquels spécialistes ont du mal à expliquer cette fuite suicidaire. Paradoxalement, ces harragas qui fuient la crise de logement, le chômage et la dégradation des conditions de vie, deviennent les plus attachés au pays quand il leur offre un visage victorieux. On les voie partout scander «Viva l'Algérie, viva les Verts», brandissant le drapeau national. Ils aiment l'Algérie qui gagne, mais la fuient quand elle ne leur donne rien. Samir, un jeune lycéen, dira que l'Algérie est son pays, qu'il l'aime énormément. «Mon père est moudjahid, il m'a bien appris comment aimer l'Algérie», dira ce jeune avant de poursuivre que certains de ses amis pensent déjà à suivre leurs études supérieures à l'étranger et quitter le pays qui, d'après eux ne leur permet pas de gagner convenablement leur vie. Pour Mohamed, un jeune au chômage, supporter l'équipe nationale de football est une obligation pour chaque citoyen, mais cela ne veut pas dire que le citoyen doit obligatoirement aussi être satisfait de ses conditions de vie. «Je n'ai pas de travail depuis un certain temps, j'ai cherché partout et je n'en ai pas trouvé», lance notre interlocuteur, et ce, avant d'ajouter : «Vous allez sûrement me dire qu'il existe des dispositifs de création d'entreprises où l'Etat accorde des crédits avec des taux d'intérêt, sachez monsieur que les intérêts sont une pratique interdite par la religion». Ahmed dira pour sa part qu'il porte toujours le pays dans son cœur mais son départ vers l'étranger ne servira qu'à améliorer ses conditions de vie. «Une fois que j'aurai fait des économies je rentre au pays, j'ai beaucoup d'amis qui se sont bien débrouillés à l'étranger ensuite ils se sont stabilisés dans leurs villes natales», dira ce jeune avant d'ajouter qu'il faut beaucoup de changement dans la prise en charge des préoccupations des jeunes pour que ces derniers cessent leurs tentatives de fuite vers l'autre rive. En somme, les jeunes dans cette wilaya aiment leur pays mais attendent de lui qu'il leur offre des solutions qui leur conviennent le mieux pour vivre dans de bonnes conditions.