Une personne handicapée peut pratiquer un sport, doit pratiquer un sport. Une personne handicapée physique peut devenir un(e) sportif (ve), voire un(e) champion(ne). Une personne handicapée peut devenir un(e) athlète. À part entière. Le temps d'une course, d'une rencontre, d'une volée de flèches, d'un assaut ou d'un combat, ce sportif en herbe se réalisera, flirtera avec les joies du sport, caressera les plaisirs de la vitesse, embrassera la jouissance de l'agilité, de l'adresse et de la puissance, fera un pas vers son podium, vers un podium. Vers la vie. Grâce au sport, la personne handicapée lutte contre la sédentarité imposée par son état, apprend ou réapprend à parler avec son corps, retrouve et entretient une certaine autonomie, s'ouvre aux autres, éprouve des joies simples mais intenses, devient plus résistante et plus entreprenante. Handicapée, elle l'était. Sportive, elle muera et le sera, trouvant une raison de vivre et une réelle ouverture vers la vie. Seule, en équipe, en club ou dans une association, elle fera un pas vers le sportif de haut niveau ou le sportif adepte de la pratique en loisir ; il poursuivra son chemin. Les résultats prometteurs permettent à l'athlète de s'intégrer complètement dans la société et de devenir un membre qui ne comptera que sur lui. Les 16 athlètes handisports algériens médaillés aux jeux Paralympiques de Pékin ont été récompensés. En effet, à l'occasion d'une réception organisée par le COA à Djenan El Mithak en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, du ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, ainsi que des personnalités politiques et sportives et présidents de fédération, un grand hommage a été rendu à ces champions. Des récompenses et des promesses Les lauréats des jeux Paralympiques ont reçu d'importantes récompenses. Des véhicules de type Polo offerts par Mourad Oulmi, p-dg de Sovac (sponsor officiel du COA) aux médaillés d'or, les autres lauréats ayant décroché des médailles d'argent et de bronze ont reçu de la part de Lounis Benharrat, dg de Mobilis (sponsor du COA), des packs-crédits de 400 000 DA, 300 000 DA et 200 000 DA, des TV plasma, des lots d'électroménager. Dans le sillage des récompenses, le président du COA, Mustapha Berraf, a affirmé que le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale s'est engagé à résoudre le problème de chômage dont sont victimes les champions de handisport. Il y a lieu de souligner la grande convivialité retrouvée entre le président du COA et le ministre de la Jeunesse et des Sports, ce qui laisse entrevoir de bonnes perspectives. Il reste encore du chemin à parcourir Le devenir des sportifs handicapés a fait récemment l'objet d'une table ronde. L'occasion de constater que, si le niveau a évolué, il reste encore du chemin à parcourir, malgré les résultats probants et prometteurs de nos athlètes aux différentes compétitions. Leur objectif ? Le même que celui de beaucoup de sportifs : participer aux jeux Olympiques de Londres en 2012. La jeune génération porte aujourd'hui un regard lucide sur cette rencontre entre deux univers qu'elle côtoie au quotidien. Le sport est un formidable moyen d'expression, d'intégration et de reconnaissance. Il a apporté beaucoup de choses aux handicapés sur tous les plans. Une intégration sociale d'abord, mais aussi une valorisation dans la vie de tous les jours. Aujourd'hui, c'est leur façon de m'exprimer, d'entrer en contact avec cette société qui a du mal à accepter le handicap. Le handisport souffre malheureusement d'un manque de médiatisation. Pourtant, l'émotion, l'effort, la souffrance sont les mêmes, mais le regard est différent. «Les gens voient d'abord le handicap», témoigne-t-on. Des sportifs comme les autres Les responsables sportifs sont conscients du chemin qu'il reste à parcourir. Les mentalités ont beaucoup évolué ces dernières années, mais il reste encore des points à travailler, comme l'accessibilité et la formation. On a beau parler, on vit dans une société qui a tendance à porter un regard négatif sur le handicap. Le sport est le moyen d'arriver à le rendre positif. Tout le monde peut faire du sport. C'est aussi un moyen pour la personne qui souffre d'un handicap de retrouver le goût de l'effort et le goût de l'équipe. Longtemps cantonnés dans des univers distinct, sport et handicap ont opéré ces dernières années un indiscutable rapprochement. Beaucoup de choses ont évolué au cours de ces dernières années au niveau de l'accessibilité mais aussi et surtout en matière de reconnaissance. Il y a toujours des barrières, mais de moins en moins. C'est une première étape. L'objectif est que chaque personne qui veut pratiquer son sport puisse le faire dans un club car, au-delà de quelques différences d'aménagement, ce sont des sportifs comme les autres, des sportifs à part entière. M. G.