Photo : Riad Par Amirouche Yazid Dire que le sport pour handicapés ne bénéficie pas de l'attention qu'il mérite de la part des pouvoirs publics revient à dire une réalité que tout le monde connaît. Une évidence qui peut même faire comprendre qu'il y a une catégorie de sports qui bénéficie d'une quelconque prise en charge. Le constat est bien là. Il n'y a pas de politique du sport, ni de stratégie, à l'égard cette catégorie de sportifs livrée à elle-même. Peut-il en être autrement quand le sport en général est géré par l'humeur de certaines personnes ayant accédé à des postes de responsabilité, qui exigent un autre profil que celui qu'ils présentent. Pour s'en convaincre, il suffit de suivre au moins un épisode du long feuilleton du Comité olympique algérien, cette instance morale du sport national, qui n'arrive pas à renouveler son bureau exécutif à cause de cette génération de pseudo-dirigeants capables de prendre en otage toute une jeunesse pour satisfaire leur appétit. Ce n'est pas un motif néanmoins pour que le sport handicapés soit abandonné. Pour y arriver, il y a incontestablement une rupture conceptuelle à opérer. Une rupture qui consiste à ne plus concevoir cette pratique sportive comme un exercice de loisir et de détente. Le sport pour handicapés est une pratique sportive à part entière avec ses propres caractéristiques. Il ne s'agit pas de présenter ce sport comme moyen permettant à ses acteurs d'oublier leur handicap physique l'espace d'une compétition à laquelle des officiels assistent plus par hypocrisie que par l'exigence de la responsabilité. Insoucieux du cadre de travail de tous les athlètes à longueur d'année, ministre, présidents de fédérations et directeurs de la jeunesse et des sports au niveau local, se bousculent honteusement à la tribune officielle pour figurer dans la symbolique photo de remise de cadeaux aux lauréats. Et quand des athlètes réussissent des exploits au niveau régional ou continental en offrant des médailles à l'Algérie, c'est le branle-bas de combat pour revendiquer la performance. Il s'agit pourtant d'une consécration individuelle dans le sens où les athlètes se préparent comme ils peuvent. Ils ne bénéficient d'une prise en charge relativement acceptable qu'à l'approche d'une compétition qui engage l'Algérie. Nul doute que cela n'a jamais suffi pour réussir de bons résultats. La prise en charge de disciplines pratiquées par les invalides ne doit pas différer des autres sports. Cette prise en charge attendue par les invalides n'a rien à voir avec des actions de solidarité. Une politique sportive n'a jamais signifié solidarité ou aide sociale. Le sport pour handicapés mérite un autre traitement que celui dont il est destinataire présentement. L'argent qui lui parvient ne relève pas de la solidarité comme le prétendent certains officiels qui ne cessent d'investir dans le malheur des autres. Il ne serait pas inutile de rappeler aux décideurs que la gestion et le financement de ce sport est du devoir de la tutelle du sport national. Se solidariser avec les acteurs d'un tel sport est un autre débat.