Photo : Riad Par Amirouche Yazid «Pour un football performant, festif, expurgé des dérives et sain. Pour une équipe nationale compétitive.» C'est le thème choisi par le ministère de la Jeunesse et des Sports, en collaboration avec la Fédération algérienne de football, pour une rencontre qui regroupera, à partir d'aujourd'hui à l'ISTS, le personnel de la discipline. Un communiqué du ministère indique que les travaux porteront essentiellement sur la formation, les systèmes de compétition, les moyens et ressources, les aspects réglementaires et l'espace réservé aux experts en football. Si nul ne peut remettre en cause l'utilité de tout dialogue, notamment pour ce qui concerne le sport le plus populaire en Algérie, atteint par ailleurs de tous les maux, il y a manifestement mille raisons de ne pas attendre des propositions fiables de la part d'un personnel qui aura révélé –à quelques exceptions près- qu'il n'est pas à la place qu'il faut. La situation du football national exige, à n'en point douter, débat et échange de points de vue afin de cerner objectivement la question et situer de manière précise «l'épicentre» du mal. Des résultats qui ne sauraient venir des individus ayant mené la discipline à une telle déchéance qui fait que le football algérien n'a plus de place même au niveau continental. Un constat amer que l'Algérie du football a vérifié à plusieurs reprises, particulièrement lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations qui a vu les Verts briller par leur absence pour la seconde fois consécutive. Les sélections des petites catégories, mises à l'œuvre en ce mois de mai 2008, n'annoncent rien de bon pour l'avenir. Le football algérien est en train de cumuler les échecs. Ce qui justifie cette rencontre d'urgence. Nul n'est dupe : les vérités ne seront jamais dites par des responsables de la crise. Particulièrement quand les pouvoirs publics n'exigent pas de ces dirigeants des résultats positifs, ce qui leur ouvre les portes d'une reconduction dans l'impunité la plus totale. Un scénario vécu à maintes reprises où des dirigeants, après des bilans catastrophiques, s'accrochent à leurs postes, souvent exploités pour accéder à des privilèges. Tenir aujourd'hui les assises du football national sans les footballeurs équivaudrait à transférer en urgence un patient vers un hôpital sans médecin. Faire appel à des footballeurs de renommée, mais qui fréquentent les réseaux de la corruption –ils en existent, hélas-, ne fera que saborder la quête d'un diagnostic fiable. Fait de résultats négatifs, de violence, de désordre et de violation de toutes les règles de mise partout dans le monde, le football en Algérie est décrié de toute part. Son personnel est soupçonné de fourberie, de complot, de corruption… La priorité du moment est de réhabiliter la famille du football, longtemps jetée en pâture par des intrus qui se sont constitués en pôle de décision avec une capacité de nuisance dévastatrice pour une discipline draineuse de grandes foules. La tutelle n'a rien à gagner en mettant sous son patronage des assises dont les résultats n'auront qu'un impact similaire à celui d'une assemblée générale de la FAF ou celle de la LNF. Ces deux instances ont atteint un degré de déliquescence inquiétant. Quand une instance ne respecte pas ses propres délibérations, à l'image de la LNF, qui programme un match qu'elle annule quelques heures plus tard, il y a manifestement de la désuétude dans les couloirs. Des messages seront certainement envoyés aujourd'hui et demain à partir d'un amphithéâtre de l'ISTS, un lieu d'une grande symbolique dans l'histoire de la formation de l'élite du sport national, toutes disciplines confondues. Les messages risquent de prendre l'allure d'un prêche dans un désert. L'intégrité du personnel de la discipline est un écueil dur à effacer. Dur d'accorder du crédit à un diagnostic établi par un acteur de l'échec.