Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Pour revendiquer leur intégration dans le corps de l'éducation nationale, les enseignants contractuels des trois paliers ont tenu, hier, un rassemblement devant le lycée Bouamama à Alger. Las d'une attente qui s'éternise, les enseignants contractuels des quatre coins du pays adressent un énième cri de détresse à une tutelle qui, décidément, ne maîtrise que l'art de la promesse. Reçus par le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, les membres de la Coordination nationale des enseignants contractuels (CNEC) n'ont arraché qu'une nouvelle promesse de «bipartite» entre la tutelle et les contractuels. La rencontre aura lieu le 17 novembre prochain, selon M. Benamour, un des représentants des enseignants. L'ordre du jour de cette négociation sera consacré à «la régularisation de la situation des contractuels», a-t-il annoncé, soulignant que la question de la régularisation des salaires impayés des contractuels a été évoquée lors de la rencontre avec le secrétaire général du ministère de l'Education. S'il est d'ores et déjà établi que la régularisation du statut des enseignants contractuels -ils sont environ 30 000 au niveau national- doit passer par un accord entre le département de Benbouzid et la direction générale de la fonction publique, les enseignants interrogés lors du rassemblement observé hier refusent d'être pris en otages par les divergences qui marquent les rapports entre les deux parties. Les enseignants conçoivent mal le fait que le ministère de l'Education nationale et la direction générale de la fonction publique se rejettent la responsabilité de l'organisation des concours qui devaient permettre à une partie des contractuels d'être titulaires. Pour l'heure, c'est plutôt la colère des enseignants contractuels qui est permanisée. «Je n'ai touché l'argent de l'exercice 2005/2006 qu'en 2009», témoigne Sofiane, titulaire d'une licence en éducation physique et sportive, contractuel depuis 4 ans dans un établissement à Béjaïa. Il ajoute qu'il n'y a aucune norme dans le payement des contractuels. «C'est injuste ce qu'ils sont en train de faire. Après six ans d'exercice dans un lycée à Alger, on vient de me signifier à travers une note inique que je ne peux plus travailler», s'insurge une jeune fille qui se voit passée d'une enseignante contractuelle au statut… d'ex-enseignante contractuelle. «Nous vivons une situation lamentable. Nous n'avons pas droit au concours et quand nous sommes payés cela se fait sur la fiche de paie», s'indigne Seddiki F., vacataire dans un CEM à Tizi Ouzou. A. Y. Benbouzid et le leurre du Sud Les promesses de Boubekeur Benbouzid à l'égard des diplômés du Nord qui enseigneraient certaines matières essentielles dans les établissements du sud du pays sont manifestement des mensonges. Face au déficit en matière d'enseignants, il a sans cesse annoncé des facilitations : salaires conséquents et logements. «J'ai cru avoir bien fait en allant enseigner dans le Sud. Grande fut ma surprise en découvrant que je suis désigné en tant que remplaçant d'une enseignante en congé de maternité», affirme un licencié de Boumerdès. Des propos qui sonnent comme un démenti froid aux mensonges de Benbouzid qui évoquait de meilleures conditions.