Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Le dénouement dans le conflit opposant le ministère de l'Education et les enseignants contractuels n'est pas pour demain. Alors que les 55 enseignants sont à leur 36ème jour la grève de la faim, le département de Benbouzid refuse de donner le moindre indice de solution à un problème qui n'a que trop duré. Dans un communiqué, rendu public hier, le ministère de l'Education nationale a rappelé les modalités et critères qui définissent l'accessibilité des enseignants contractuels et autres suppléants au rang de permanent. Message : le cas des contractuels ne sera pas traité comme le demandent et le souhaitent les enseignants grévistes. «Tous les concours de recrutement aux différents corps de l'éducation nationale sont ouverts à tout Algérien remplissant les conditions statutaires d'accès à ces postes, selon le principe de l'égal accès aux emplois publics», lit-on dans le communiqué. Pour argumenter son choix, le ministère de l'Education estime que, «dans le cadre de la réforme du système éducatif, les candidats au recrutement pour un poste d'enseignement aux différents niveaux scolaires, y compris le cycle primaire, doivent, depuis 2001-2002, être titulaires d'un diplôme universitaire équivalent à la licence ou plus correspondant au profil de la discipline enseignée». Un tel rappel de la tutelle est manifestement synonyme d'un refus d'intégration des enseignants contractuels. Pour preuve, le communiqué du ministère soutient que les enseignants contractuels et suppléants ayant subi les épreuves du concours national de recrutement organisé le 29 juillet ont bénéficié d'une bonification liée à leur expérience professionnelle qui leur a été accordée à titre exceptionnel. Le conflit semble ainsi atteindre le point de non-retour avec la sanction infligée aux enseignants qui, aux yeux des responsables du secteur, n'ont pas profité de l'aubaine qui s'est présentée à eux à travers le concours national de recrutement. Devant de tels positionnements des deux parties, le ministère de l'Education, d'un côté, et les enseignants grévistes de la faim, de l'autre, ce sont tous les espoirs d'un dénouement qui s'amenuisent à mesure que les jours passent. Ne voulant rien concéder, ne serait-ce que des promesses comme cela se passait antérieurement, les pouvoirs publics sont en train de jouer sur l'usure. Chez les enseignants, si on laisse apparaître les signes de la détermination d'aller jusqu'au bout de la contestation, nul n'ignore néanmoins le degré de dangerosité atteint par l'état de santé des 55 grévistes de la faim. Notons que le secrétaire général du ministère de l'Education animera ce matin une conférence dans laquelle il s'exprimera sur la question des revendications des enseignants contractuels. Annoncera-t-il des mesures allant dans le sens d'un dénouement ? C'est l'espoir de toute la famille de l'éducation.